La 5è rencontre annuelle d’Umushyikirano capote sur la notion de l’idélogie du génocide
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Elle a démarré ce Jeudi 27 Décembre 07. Elle va durer deux jours. En marge des travaux de ce premier jour, il figurait en bonne place la question de l’ ‘idéologie du génocide’ qui se répand comme un vent de marée dans les jeunes adolescents peuplant plus de 11 établissements d’enseignement secondaire du pays. La présentation du ministre de la Justice Tharcisse KARUGARAMA s’y étend tout comme il aborde le bilan des juridictions Gacaca et demande aux participants à la rencontre d’appuyer sa nouvelle et chère idée de transférer aux juridictions Gacaca, les procès de prévenus criminels de génocide de la première catégorie. Il a également brossé la situation des condamnés à la peine alternative dite travaux d’intérêt général.

A lire la froideur qui se peignait sur les visages de nombre des participants, seul le ministre était convaincu de se qu’il débitait. Et puis le moment de partager les points de vue et positions arrive. Qui va prendre la parole ? Des éléments très isolés bien entendu. Un député qui a fait une descente dans les écoles secondaires explique suffisamment ce qui a été constaté. Une femme sénateur s’oppose à ce que la requête du ministre demandant le transfert vers les tribunaux Gacaca, de dossiers des présumés génocidaires de la première catégorie gérés par les tribunaux ordinaires. La femme sénateur insiste surtout sur le caractère délicat et pas du tout commode des procès de viols collectifs commis par ces criminels génocidaires. Rien n’y fait ! La demande d’appui à la résolution sera appuyée par un autre quidam. Et le tour sera joué. Qu’importe !

Un autre pendant : on n’a vu la présence au podium de SIMBURUDARI, président d’IBUKA (collectif qui fait le plaidoyer des rescapés du génocide) faire une critique poliment acerbe à l’encontre des dirigeants de secteurs qui se targuent d’avoir terminé tous les dossiers de prévenus de génocide des Batutsi rwandais de 1994. Il insinue clairement qu’il n’y a pas lieu de s’en féliciter du moment que les plaignants sont restés sur leur soif avec des droits toujours bafoués.

Voyons plutôt si les langues se délieront sur ladite idéologie du génocide. Non ! Aucun dirigeant de district ou de secteur ne relèvera pas la situation qui prévaut dans son fief. Le directeur d’école, les maires présents… tout le monde donnera sa langue au chat. Ah ! Bizarre non ? Dommage qu’en cette après midi, le grand chef était absent de la salle. Le second dans les honneurs et grandeurs, le Président du Sénat, qui préside les travaux n’est pas assez volubile.

Il y a donc un hic qui se matérialise dans cette auguste maison (les travaux se font dans la salle des plénières du Parlement rwandais). Ces dirigeants de tous les niveaux administratifs ont donc un problème sérieux. Ils ne se font pas confiance et n’osent s’exprimer sur la question. C’est dire donc que cette gêne vient du fait qu’ils ne s’accordent sur ce que le discours officiel appelle idéologie du génocide. Ou alors, la plupart d’entre eux la vivent. Donc, les décideurs politiques doivent revoir leurs stratégies et reposer les prémisses de façon scientifiquement cohérente et exhaustive avec toute une synergie de vecteurs et idées-force.

Cette synergie d’actions dans tous les domaines d’activités socio économiques focalisant sur l’accroissement du pouvoir d’achat du citoyen s’impose donc. Elle passe par la formation multi professionnelle sérieusement étudiée des masses de jeunes déscolarisés peuplant le monde rural. De deux : par l’encadrement de micro et petites entreprises de ces lauréats ; un encadrement qui devra se faire par des ONGs locales financées par des fonds gouvernementaux ou des fundraising et sévèrement contrôlées par des agences provinciales et celles de Secteur (elles aussi à créer) de l’Office de l’Auditeur Général des Finances de l’Etat. Cependant, les fonds versés à ces ONGs pour l’encadrement des activités génératrices de revenus de ces lauréats devrant provenir des administrations de Districts et de Secteurs. Ceci aura un effet positif du fait que ces ONGs ne financeront que des activités de jeunes dudit secteur ou district qui évolueront sur l’environnement immédiat et que les fruits seront immédiatement visible dans le dit secteur ou district. De Trois : par la multiplication des centres de lecture dans au moins chaque Cellule administrative du pays. Ces centres devrant s’équiper en –poste téléviseur, -poste radio, – rayons avec livres écrits par des écrivains rwandais dont un grand nombre en langue Kinyarwanda mais aussi avec des auteurs étrangers, -des journaux de la presse rwandaise et étrangère, -des jeux de société… On devra noter que chaque secteur devra être responsable de la construction des salles d’apprentissage de ces métiers diversifiés arqués sur l’exploitation judicieux de l’environnement immédiat de son coin.

Des investigations poussées pourront probablement montrer que certaines tares de l’actuelle société rwandaise peuvent avoir des conséquences graves ; des tares liées à la surexploitation libérale forcenée pour les plus perspicaces et grands opportunistes comme GAHAYA LINKS qui profite des potentialités culturelles exportables comme le tissage des AGASEKE par les petites paysannes de KIBUNGO et KICUKIRO avec malheureusement une redistribution sérieusement inéquitable des produits réalisés. Ici on déplorera le fait, de la part du ministère du Commerce, Industrie et Artisanat, de ne pas avoir assis des critères et principes des prix et autres coûts rétribués au secteur privé informel et formel mais aussi du contrôle et follow up de tout ce network, de l’étape de collecte du matériel entrant dans le processus de production, à celle de l’exportation jusqu’à celle de la distribution des revenus.

Tristement, c’est cette surexploitation par un petit nombre d’individus bien branchés sur une idée ou un circuit qui s’accompagne inévitablement de miettes distribuées aux principaux artisans d’un tel produit commerciable, qui se transpose dans la conscience de chétifs citoyens comme ‘idéologie du génocide’. Car tout en étant théorique voilà une idéologie fourre-tout très consciemment vécu par les citoyens rwandais depuis beaucoup de décades. A y voir de près, le capitalisme crée, et ceci est une loi naturelle universelle de celui-ci, la paupérisation de larges masses de nationaux au profit d’une infime minorité de gros et gras possesseurs de tous les moyens de production. Le jeu subtil idéologique véhiculé dans ces larges couches de la société est une sorte de nuage ethniciste, religionniste, régionaliste … tentant à barrer les yeux pour que celles-ci ne comprennent la vraie nature du problème qu’elles vivent. Mais pour le cas du Rwanda, ce qui est triste c’est qu’il y a une complicité, à ce sujet, tissée par, et les tenants du régime, et ceux qui veulent s’opposer à lui, spécialement ceux de la diaspora politique rwandaise. Aucun de ces deux camps n’a de dimension idéologique de gauche tendant à plaider pour le pauvre citoyen. Non ! C’est plutôt la vague notion de démocratie qui est brandie alors que une vraie et réelle dictature gagne du terrain et qu’elle se vit avec toute son acuité dans presque tous les secteurs de la vie socio économique du pays sous le regard amusé de la Communauté internationale et des Institutions de Bretton Woods qui voient leurs dollars leur retournés au quintuple.

NDJ

Chef de Publication : NDAYISHIMIYE Jovin

Assisté de Niyibizi Boniface

Editorial de « La revue hebdomadaire de la presse

Rwandaise. Les Points Focaux N° 310 du 24 au 31 Décembre 2007 ».

B.P.2938 KIGALI – RWANDA

Tél. 0844 69 61

0877 77 28

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