Préambule
1.
La justice Française, par l’ordonnance du juge Bruguière en 2006 et la justice Espagnole, par un acte d’inculpation du 6 février 2008 nous livrent une version juridique des évènements qui se sont déroulés au Rwanda à partir du 1 octobre 1990 jusqu’en 1996, même jusqu’en 2000 en ce qui concerne le dossier espagnol,et qui mettent en cause les militaires du FPR/APR ou le nouveau pouvoir en place au Rwanda depuis le 17 juillet 1994 jusqu’à ce jour.
Les 2 analyses sont profondément différentes des analyses faites par le Bureau du Procureur auprès du Tribunal Pénal International pour le Rwanda et par le Juge d’Instruction Belge Damien VANDERMEERSCH.
Les 4 justices ont examiné les mêmes évènements et faits depuis le 1 octobre 1990 jusqu’au 31 décembre 1994 mais deux instances arrivent à inculper des leaders hutu et 2 instances inculpent les leaders tutsi.
2.
Nous sommes presque 14 ans après le 6 avril 1994, le jour de l’attentat sur l’avion présidentiel à Kigali à 20 h 22, qui a déclenché des massacres à grande échelle au Rwanda. Le FPR/APR a gagné la guerre contre les FAR, ce qui lui a permis de prendre le pouvoir et d’inviter Clinton, Verhofstadt, Koffi Annan, Ban Ki-Moon, Georges Bush et autres personnalités politiques, soutenant leur régime. Le gagnant à plus de supporters que le perdant.
Le passage récent du Sec rétaire-général des Nations Unies, du Président Allemand, du Ministre des Affaires Etrangères de la France , voir dans les prochains jours du Président G. BUSH à Kigali doivent nous inciter à réfléchir sur l’utilisation de l’arme de guerre et la justice internationale.
3.
L’ancien gouvernement Rwandais et le FPR/APR ont signé, sous la « gérance » des représentants de la communauté internationale les Accords d’Arusha au profit du peuple Rwandais, hutu, tutsi et twa pendant les années 1992 et 1993. Une force militaire Onusienne a été envoyée sur place pour garantir le bon déroulement du développement démocratique du Rwanda, et l’article 17 des "Rules of engagement" prévoyaient une obligation d’invention en cas de crimes humanitaires.
L’attentat du 6 avril 1994 est un acte de guerre qui a rendu impossible la mise en place des Accords d’Arusha et un Rwanda démocratique et moderne.
4.
Pour la justice Française et Espagnole, il ne fait aucun doute que c’est le FPR/APR de KAGAME qui a commis ce forfait. La justice Belge a refusé d’instruire l’attentat, ainsi que le Procureur auprès du Tribunal Pénal International pour le Rwanda, qui a classé les rapports à ce sujet dans son tiroir, estimant également, à tort, qu’il n’est pas compétent pour cet évènement historique, dramatique et déterminant pour la région.
5.
Le monde continue néanmoins à tourner, et les inculpations françaises et espagnoles apparaissent dans la presse sans beaucoup d’analyses. On en fait mention et KAGAME et ses boys déclarent qu’il s’agit d’actes politiques pour déstabiliser le Rwanda, pays émergeant en Afrique Centrale suite à une bonne gestion gouvernementale, qui aurait même convaincu Bill GATES et autres génies financiers de ce monde.
6.
KAGAME reste PERSONELLEMENT donc intouchable, et ce sont ses proches collaborateurs militaires qui payeront les frais ou resteront se promener à KIGALI. Ils crieront à l’injustice mais les politiciens opportunistes du monde ne vont probablement pas changer leur comportement (inadmissible) depuis 14 ans et continueront à soutenir ce régime dictatorial, mais habillé par les dollars et euros du monde occidental au profit d’une minorité militaire, qui garantit la sécurité et les conforts des visiteurs et aides humanitaires sur place.
7.
Aucun de ces visiteurs et collaborateurs des ONG ne laissera entendre une critique, car il jettera ses propres dollars et euros dans la poubelle et prendra des risques pour sa propre sécurité individuelle. L’expérience de Peter VERLINDEN, qui , heureusement pour nous, se contente des Euro de la VRT et de sa conscience professionnelle, pourra vous éclairer d’avantage, et le Père THEUNIS a également disparu de la scène des droits de l’homme en Afrique Centrale contre sa libération au Rwanda. Certains politiciens belges sont également muselés, s’ils veulent encore que Brussels Airlines met les ailes à Kigali, et prochainement à Goma ou Bukavu.
8.
Nous sommes donc dans l’impasse et même des autres actions judiciaires dans d’autres pays de l’Europe n’ont aucune chance de produire un résultat dans un proche avenir pour garantir une solution pacifique, démocratique et juste pour le Rwanda.
QUE FAIRE ALORS POUR CHANGER LE REGIME CRIMINEL DU RWANDA ?
9.
Deux évènements qui doivent encore avoir lieu cette semaine, choquent profondément ceux qui se sentent concernés par un avenir meilleur pour les Rwandais, et à juste titre.
1. George Bush ne visitera pas le Tribunal Pénal International pour le Rwanda, lors de son passage à Arusha.(Tanzanie)
2. George Bush visitera par contre le Rwanda pour commémorer le « génocide des tutsi »
L’explication est pourtant très simple :
1. Les Etats-Unis ne reconnaissent pas la compétence d’un Tribunal Pénal International pour juger les Américains
2. Les Etats- Unis ont soutenu diplomatiquement, financièrement et militairement la prise de pouvoir par KAGAME au Rwanda au motif du « génocide des tutsi ».
Le Président Bush est donc logique avec la position politique de son pays, et ce n’est pas l’application des droits de l’homme ou la démocratie qui guident son comportement, ce qui devrait nous faire conclure naturellement que les Etats-Unis ne se sentent pas concernés par la démocratie, les droits de l’homme ou la justice en Afrique.
10.
Pourtant, le pays d’Uncle Sam est considéré dans notre monde civilisé comme le modèle de la démocratie, de la liberté d’expression, des droits de l’homme, de la justice etc. et je dois donc nécessairement me tromper diront ceux qui ne connaissent pas les évènements.
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Que penser alors pour pouvoir agir en respectant les droits de l’homme, la justice et la démocratie ?
11.
La démocratie paraît omniprésent aux Etats-Unis, quand nous constatons la motivation et l’enthousiasme de la population pour les pré-élections des candidats à la Présidence , et l’émergence inattendue de Barack OBAMA comme candidat pour les Démocrates.
En effet, c’est une surprise, mais je conseille d’attendre le vote définitif des « électeurs » car il ne faut pas oublier la « dynastie Bush » chez les Républicains, la « famille Clinton » chez les Démocrates, ce qui démontre que des lobbies puissants sont actifs et ne certainement pas des individus exceptionnels avec des compétences particulières sur le plan de la gestion d’un état. Le financement des dynasties n’est donc pas un hasard, non plus.
12.
Comme parenthèse, j’oserai faire une comparaison avec les « dynasties » dans la politique belge, et je ne fais pas référence à la Maison Royale , même ci celle-ci est officiellement appelée « au secours » pour sauvegarder l’unité de la Belgique par les minorités de notre société belge, mais en réalité pour sauvegarder leurs privilèges.
La population est excité des 2 côtés par des politiciens manipulateurs, et maintenant ils doivent faire appel au Roi pour trouver une solution, alors que la position de celui-ci n’est pas mise en question par la majorité de la population des 2 côtés de la frontière linguistique.
Ridicules, ils le sont tous, et j’avoue que l’idée de charger Yves LETERME, le politicien le plus populaire en Flandres, avec une rupture du « colloque singulier » était géniale. Le pauvre se trouve à l’hôpital et même VERHOFSTADT, clairement dénoncé dans LE STANDAARD comme ayant joué un double jeu depuis les élections du 10 juin 2007, fait semblant d’une compassion exceptionnelle pour un collègue, détruit par la « petite » politique. Une démocratie donc, gérée par des « dynasties » et des « lobbies », qui veulent nous faire croire qu’ils travaillent dans l’intérêt du citoyen.
13.
Barack OBAMA n’est donc pas encore Président des Etats-Unis, et il est remarquable comme il reçoit, au cours de son combat pour le poste suprême, le soutien d’une autre dynastie, les Kennedy. J’espère pour lui qu’il ne suivra pas le sort de John F. KENNEDY.
14.
Le choix du « chef » est donc devenu un jeu de lobbies aux Etats-Unis, et la population, qui adore le rêve américain, est utilisé pour prouver la « démocratie » dans leur choix. La population aura le choix entre deux candidats, issus avec l’accord des mêmes lobbies, et il sera le Président de tous les Américains mais surtout d’un partage du pouvoir entre les lobbies. Il faudra des années d’analyses pour mettre en carte les différents lobbies et personne n’a osé jusqu’à ce jour de dénoncer la parodie de cette prétendue « démocratie » qui se reflète dans la politique étrangère des Etats-Unis. Je ne vais donc pas m’y risquer.
15
La « démocratie », « l’application des droits de l’homme » , la « justice » en Afrique doivent venir des Africains mêmes, et il me paraît nécessaire d’y insister particulièrement, même si je suis Belge et Européen. Trop de « blancs » m’ont dégoûtés dans un dossier de « noirs » où j’étais au mauvais endroit au mauvais moment avec des illusions de pouvoir contribuer à la « justice » alors que je n’ai du constater que de « l’injustice » tout au long de mon combat.
16
« La démocratie, l’application des droits de l’homme, la justice » au Rwanda et en Afrique ne seront respecté que quand les dirigeants Rwandais et Africains, sans distinction d’ethnie, décident de faire appel aux Jeunes Africains, qui se désolidarisent totalement de la politique étrangère des grandes puissances, et qu’ils font jouer la concurrence entre les différentes lobbies du monde, sans distinction, sans crainte et sans favoritisme . La puissance coloniale omni-présente, la peur de la puissance militaire des Etats-Unis, les prétendues violations des droits de l’homme par la Chine , à qui on confie pourtant l’organisation des Jeux Olympiques, les dangers de la Russie qui a encore un ancien KGB à sa tête, etc. sont des caricatures de la presse mondiale.
17.
Ces différents lobbies et puissances ont tous besoin de l’Afrique, que ce soit sur le plan émotionnel ou pour sécuriser les matières premières, sur la nécessité de pouvoir vendre leurs veilles voitures et machines ou la recherche de nouveaux marchés, etc. Ils sont donc tous intéressés et disposés à investir, dont les visites « en file » pour le Président KABILA, qui doit être le Président le plus visité du monde actuellement par des « donateurs » mais souvent à travers les structures de l’ONU ou les grandes ONG, alors qu’il a besoin des investissements dans l’infrastructure de son pays.
Les Africains doivent seulement sécuriser et gérer les investissements et se méfier de leurs politiciens qui font appel à une puissance ou à un politicien mondial influant, pour obtenir un soutien politique locale.
18.
Quand j’entends prétendre Louis Michel, le Commissaire Européen au Développement, que Koffi Annan, le « médiateur de la Communauté Internationale » a fait appel à lui pour convaincre KIBAKI et ODINGA de partager le pouvoir au Kenya, chaque Africain doit avoir compris.
Les deux politiciens Africains, respectivement KIKUYU et LUO , qui ont mis, uniquement pour des motifs de pouvoir, le feu au Kenya, ont appelé les lobbies étrangers au secours pour se protéger et de sécuriser ainsi les lobbies, qui vont se partager le gâteau sur le dos du citoyen Africain.
Comment expliquer qu’on organise des élections, qu’on envoie des contrôleurs, qu’on permet à la commission électorale de déclarer gagnant celui qui a fraudé, et d’envoyer ensuite des émissaires qui doivent négocier un partage du pouvoir pour arrêter les massacres. C’est vraiment prendre l’Africain pour un imbécile et finalement celui-ci va se dire qu’il n’a plus besoin des élections.
19.
La seule attitude « acceptable » de la Communauté Internationale aurait dû être de refuser de reconnaître KIBAKI comme Président, un fraudeur des élections, de le mettre dans le ban de l’Onu et d’envoyer éventuellement des troupes pour pacifier le pays au profit de la population. Le cinéma qu’on joue actuellement est inciter les politiciens Africains à frauder lors des élections. ODINGA est le seul Président légalement élu, même s’il ne paraît pas acceptable pour tout le monde… surtout pour l’occident et pour les « lobbies ».
20.
Les jeunes intellectuels de l’Afrique ont fait des études en Amérique, en Europe, en Chine, en Russie et connaissent le jeu politique. Il leur appartient maintenant d’appliquer ce qu’ils ont appris et ne certainement pas faire appel aux puissants politiciens du monde, car ils s’adressent à des lobbies qui ne se soucient nullement du développement de leur pays.
Le Rwandais ou l’Africain qui fait appel à un politicien Américain fait appel à un état qui refuse de reconnaître la compétence d’un Tribunal Pénal International pour ses ressortissants, mais le finance à 20 % en y plaçant ces hommes. Le Rwandais ou l’Africain qui fait appel à un politicien belge ou Européen fait appel à un état qui historiquement a bâti sa richesse sur l’exploitation de ses colonies, et qui vient maintenant avec des « dons humanitaires » pour contrôler le « return on investment » des matières premières.
21.
Le Rwandais ou l’Africain de l’avenir doit faire appel aux multinationales et aux banques de tous les coins du monde, et ne certainement pas se limiter aux Etats-Unis et l’Europe, mais il faut surtout garantir la sécurité de l’investissement par la paix, la démocratie, le respect des droits de l’homme et la justice. Renvoyez , s’il vous plaît, tous ses politiciens des pays dits « développés » et étudiez sur internet et dans leurs universités comment eux se sont développés. Aujourd’hui les Américains sont payés avec l’argent des Chinois et des Sheikh Arabes et ils n’ont pas de soucis des « droits de l’homme » quand ils touchent leurs dollars. Pourtant les lobbies Américains et Européens expriment déjà leur crainte que « le prêt de la Chinoise Eximbank va augmenter la dette publique Congolaise ». Rigolons une fois mais l’argent doit bien entendu être investi dans les infrastructures.
22.
Il n’y a pas d’autre solution. Les organisations étrangères des « droits de l’homme » sont au service des lobbies puissants, et choisissent celui qui est coupable et celui qui a tort ; les organisations de l’ONU sont également au service de ses lobbies et leur politique consiste à diriger les politiciens des pays pauvres dans les bras de ces mêmes lobbies, qui veulent garder une main d’œuvre à 50 $ par mois, et qui ont besoin des guerres, des litiges frontaliers, des déplacement de populations, etc. pour pouvoir se « rendre utile » et de faire bénéficier leurs amis de fournitures et de salaires, qui ne sont pas en comparaison avec leur valeur.
Les jeunes intellectuels Africains doivent venir en vacances en Europe et aux Etats-Unis pour apprendre, pas pour venir s’établir dans la « sécurité » des pays développés.
23.
Les jeunes Africains doivent investir dans leur pays avec leur connaissances des règles de la démocratie, des droits de l’homme, de la justice, des règles économiques etc. Ils n’ont pas besoin des conseillers et politiciens étrangers mais des entrepreneurs étrangers dans leur pays.
Les jeunes Africains doivent stimuler la « compétence universelle » pour le respect des droits de l’homme et le droit humanitaire, pas pour compter sur une condamnation des Africains qui les violent, mais surtout pour effrayer les non-Africains qui ne font que stimuler les brebis galeuses de la politique Africaine de faire la guerre au détriment d’une application des règles universelles des droits de l’homme et de la démocratie :
– la vie est sacrée et personne n’a le droit de se faire justice soi-même
– chaque femme et homme a droit de participer au développement et épanouissement de sa personne, de sa région, de son pays, de son continent, sans aucune discrimination de nation, race, ethnie ou religion.
Une domination militaire de quelques brebis galeuses, par des armes fournies par les lobbies pour garantir leur approvisionnement en matières premières à bon compte, est à bannir à jamais. Aucune « géostratégie » peut le justifier.
23.
Concrètement, le Rwandais doit chercher de l’aide en RDC pour évincer « KAGAME et ses 40 voleurs » (dixit F. REYNTJENS) du pouvoir au Rwanda. On implante la démocratie avec des élections libres et transparentes et le respect pour les races et ethnies différentes, certainement pas avec la domination d’une race, même si celle-ci se vend comme la « race élitaire de la bonne gouvernance », en permanence menacée dans sa survie.
Aucun politicien américain ou européen viendra vous aider et le dossier n’a rien d’ethnique.
Tout au plus, l’un ou l’autre opposant Rwandais recevra un soutien politique pour aller discuter le partage du pouvoir avec la classe dirigeante Tutsi actuelle, qui bénéficie par contre du soutien du plus puissant lobby du monde : les BILDERBERG.
Je vous laisse le soin de chercher les représentants individuels, mais la seule vérité est le constat de la convoitise de ce lobby pour les richesses du sol congolais. Ils sont implantés aux Etats-Unis et en Europe ,et la Belgique est le « guide historique », tenant compte du passé colonial. KAGAME est leur bras militaire local, financé sans réserve, et qui effraye la région.
24.
Envoyer BAN KI- MOON, KOUCHNER et BUSH en 15 jours à Kigali est trop pour être pris « au sérieux » par les Rwandais et les Congolais quand on sait qu’un juge espagnol vient d’accuser le Président du Rwanda comme un « criminel de guerre » qui a éliminé son adversaire « politique » et des millions de Rwandais et Congolais.
25.
Pour les intellectuels Rwandais, Congolais, voir Africains le combat est le même : imposez-vous le respect des règles démocratiques, les droits de l’homme, la justice, la paix sur l’ensemble du continent, en vous battant ensemble pour un développement économique en vendant à bon prix vos richesses personnelles, qui comprennent le sous-sol. Oubliez les « conseils d’ami » des politiciens des pays dits « développés ». Ils travaillent pour leur portefeuille, pas pour le votre. Les revenus suite aux investissements privés compenseront largement les « dons » d’aujourd’hui.
Luc DE TEMMERMAN
17.02.2008