HUTU, TUTSI ET TWA : UNE CREATION NYIGINYA?
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Rubrique : Actualité
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Publié le 1 Juil 2009 par Gaspard Musabyimana

HUTU, TUTSI ET TWA COMME CONCEPT ET COMME ETHNIE : UNE CREATION NYIGINYA?
DES HIERARCHIES EXCLUSIVES DE L’UBUHAKE DANS LE RWANDA PRECOLONIAL AUX «ETHNIES» DU RWANDA CONTEMPORAIN.
par Manuel NDUWAYEZU, 30 juin 2009.

La société rwandaise, à l’arrivée des européens3 entre la fin du 19ème siècle et le début du 20ème siècle, était un royaume relativement structuré4 et «unifié »; organisé en lignage formant les 18 principaux clans hiérarchisés en tutsi (catégorie comparable à la noblesse, l’aristocratie politico- militaire), en hutu (catégorie de gens taillables et corvéables à merci; voir à ce propos les us et coutumes de l’ubuhake avec le contrat de servage dit d’ubugaragu, mais aussi lire les impressions dans les récits de voyage des premiers explorateurs du Rwanda) et en twa (une catégorie constituée de gens exclus en raison de leur état de vie trop marginal et miséreux).

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Au sein de cette société («groupe relativement important d’êtres humains en interaction constante, qui reconnaissent une appartenance commune et l’institutionnalisent»10) avec sa civilisation agro-pastorale, les relations sociales étaient fortement inégalitaires  avec les trois catégories sociales reconnaissables à l’époque selon l’avoir économique  et les prestations à fournir13: les «tutsi» classe aristocratique, comme le laisse entrevoir l’ouvrage de L. Delmas Généalogies de la noblesse,- les batutsi- du Ruanda  (endogame) au sommet de l’échelle (avec généralement de vastes domaines pastoraux et fonciers et des serviteurs (abagaragu=clients et abaja= au sens d’esclaves), et exerçant un pouvoir absolu (politique, économique et militaire) pour protéger leurs pâturages de la «rapacité de la houe», avec des milices pour défendre leurs troupeaux de vaches). Les « hutu » étaient des exploitants surtout fonciers (pour leur compte et/ou pour le compte du shebuja); les twa, non encore intégré dans le systèmes de production de l’époque, étaient au bas de l’échelle (cueilleurs, chasseurs, et potiers : jusque dans les années 1980, on en trouvait encore dans certaines forêts comme Gishwati. Ils restent actuellement faiblement intégrés) et qui étaient aux services des autres groupes pour les tâches les plus difficiles et/ou déshonorantes. A ce propos, dans la vie quotidienne des banyarwanda, on entendra dire de quelqu’un qui a perdu tous ses biens par appauvrissement et qui ne vit plus que de la mendicité qu’il est devenu un twa! Et quelqu’un d’autre dont les conditions matérielles sont devenues assez décantes qu’il devenu un tutsi. A l’époque monarchique, en fonction de l’avoir économique, un hutu riche pouvait prétendre(selon les faveurs qu’il avait du mwami et / ou des Hauts Dignitaires) à une fonction(de bas niveau) réservée au tutsi sans pour autant se hisser à la « tutsité nyiginya ». La richesse ne s’exprimait pas en terme de terres qu’on possédait ou d’étendue de ces terres, mais en termes d’ouvriers qu’on pouvait engager grâce à ses produits agricoles et à son bétail. Mais on assimile abusivement à des groupes ethniques.

L’autorité centrale du mwami (roi) a commencé, vers la fin du XVIIIème Siècle, à installer ses chefs (kugaba imisozi) sur les collines pour «garantir leur mode de vie pastoral par l’instauration de droits exclusifs de pacage, réservant pour cela de vastes étendues aux seules activités pastorales». Les domaines fonciers des lignages hutu étaient soumis à leur contrôle, «système adopté en vue de sauvegarder les biens de la vache contre la rapacité de la houe… ». Et désormais celui qui voulait occuper un terrain et l’utiliser, avait besoin de l’accord préalable du chef.

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