Rwanda : le FPR est allergique au multipartisme et conséquemment imperméable à la démocratie.
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Les harcèlements policiers et les menaces dont sont victimes les membres d’un nouveau parti le « Democratic Green Party of Rwanda »,  qui demande son enregistrement au Rwanda ; les manœuvres déployées par le régime pour décourager les leaders du parti FDU-Inkingi en exil de rentrer en temps au Rwanda pour faire enregistrer leur formation politique ; l’épée de Damoclès (dissolution) suspendue à la tête du tout nouveau parti enregistré au Rwanda, le Parti PS Imberakuri tel que vient de le lui faire signifier une commission du Sénat contrôlée par le FPR… tout cela démontre encore une fois le caractère totalitaire du régime du FPR de Paul Kagame qui ne pourrait s’accommoder d’aucune forme de démocratie.

L’on se rappellera qu’après sa conquête du pouvoir par les armes au Rwanda en 1994, le mouvement politico-militaire dénommé Front Patriotique Rwandais (FPR) a dicté sa loi dans la mise en place de nouvelles institutions du pays. Pour donner le change aux occidentaux qui l’avaient encouragé et/ou aidé à prendre le pouvoir, il fit semblant d’appliquer les accords d’Arusha, ceux là-même qu’il venait de violer en assassinant le président Habyarimana le 06 avril 1994, mais en les vidant de toute leur substance. Tout en tolérant en principe l’existence d’autres partis politiques, le FPR  a dissous ceux qui ne lui convenaient pas et a obligé les autres à n’exister que de nom et à devenir  ses satellites regroupés au sein d’un organe contrôlé par lui « le Forum des partis politiques ».Pour ne pas faire les choses à moitié, le FPR prit soin de couler cette énormité dans la Constitution ! Il croyait ainsi être vacciné de la démocratie. Aujourd’hui, il constate que malgré tout, certains Rwandais aspirent à la démocratie. Il faut donc les mâter.

C’est dans cet esprit qu’il faut interpréter l’acharnement avec lequel le régime persécute les partis politiques qu’il n’a pas créés ou qu’il redoute de les voir réellement être des partis d’opposition.

Le parti FDU-Inkingi de Madame Victoire Ingabire Umuhoza, depuis qu’il a annoncé son intention de rentrer prendre part à l’élection présidentielle de 2010, donne des cauchemars aux stratèges du FPR. Tout est permis pour décourager les leaders de ce parti. : ils n’auront pas à temps leurs documents de voyage, si ils franchissent cet obstacles, ils seront accusés de collusion avec des mouvements terroristes et jetés en prison. Le FPR a déjà commandité un rapport ad hoc. Si tout cela ne passe pas, ils seront individuellement accusés de génocide ou de véhiculer l’idéologie du génocide. Dans tous les cas, le parti FDU-Inkingi ne doit pas opérer au Rwanda.

D’après l’hebdomadaire UMUSESO N° 386 du 14-21 décembre 2009, le tout nouveau parti « Democratic Green Party of Rwanda » de Frank Habineza est dans l’œil du cyclone. L’on se souviendra qu’une de ses réunions avait été perturbée par des éléments de toute évidence envoyés par le pouvoir et agissant sous protection policière. Aujourd’hui, les services de sécurité par la plume du tristement célèbre général Jack Nziza (recherché par la justice française et espagnole pour crimes contre l’humanité) accusent ce parti d’être une création de certaines personnalités jadis dignitaires du FPR, mais aujourd’hui en disgrâce et dont on cherche à se débarrasser. Les plus cités sont : le Colonel Joseph Karemera, ancien ministre de l’éducation, ancien ambassadeur en Afrique du Sud et actuellement sénateur et Patrick Mazimpaka un des fondateur du FPR mais en conflit avec Kagame depuis 1998. Autant dire que ces deux personnalités ont un pied dans la tombe pour avoir été accusés par le général Jack Nziza d’être derrière un parti d’opposition.

Et comme rien ne se fait au hasard dans le Rwanda du FPR de Paul Kagame, il est dit que la promotion-surprise du Lieutenant Colonel Emmanuel Gasana au grade de Général et son transfert à la Police Nationale pour  diriger ce corps, est une indication sur la façon dont le régime Kagame entend réprimer toute velléité démocratique. Emmanuel Gasana alias Rurayi est en effet un criminel connu de ses hommes et ses collègues comme particulièrement cynique et borné. Il est d’ailleurs recherché par la justice espagnole pour les assassinats de plusieurs personnes au Rwanda dont des expatriés entre1994 et 2000. Tout est donc mis en place pour éviter à tout prix l’éclosion de la démocratie au Rwanda.

Après toutes ces révélations, personne n’osera dire : « On ne savait pas ».

Emmanuel Neretse et Gaspard Musabyimana
22/12/2009

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