Kigali déjà énervé par l’arrivée de V. Ingabire, candidate à la présidentielle d’août 2010
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Dès les premières escarmouches entre l’opposition menée par Madame Victoire Ingabire Umuhoza, et le régime du FPR de  Paul Kagame, ce dernier en déployant prématurément son artillerie lourde, cache mal son énervement et sa méprise quant à la détermination des FDU, et de sa présidente en particulier, à incarner le changement au Rwanda.

L’annonce devient réalité

Quand les FDU ont rendu publique leur intention de participer à l’élection présidentielle de 2010, d’aucuns ont cru à un bluff politique. Mais quand les mêmes FDU ont désigné Madame Ingabire Umuhoza comme leur candidate à la présidence, certains ont commencé à se convaincre que l’annonce était peut-être sérieuse. Quand  le 15 janvier 2010, à Amsterdam, Madame Victoire Ingabire Umuhoza a embarqué dans un avion à destination de l’Afrique, ceux qui ne croyaient pas à son éventuel retour au Rwanda ont commencé à se mettre en doute. Enfin quand tous les médias ont relayé l’arrivée de la présidente des FDU à l’aéroport de Kanombe dans l’après-midi du 16 janvier 2010, les plus sceptiques furent convaincus que le projet des FDU était sérieux.

Un discours ferme, cohérent et sans équivoque  

Dans sa brève déclaration à sa descente d’avion à Kigali, Madame Ingabire a donné le tempo de sa lutte politique : inviter les Rwandais à ne plus avoir peur, la peur qui les habite depuis 15 ans, lutter contre la pauvreté sans se laisser impressionner par la capitale Kigali devenue le véritable «  village Potemkine » des temps modernes, une meilleure distribution de la richesse nationale actuellement aux mains d’une clique de privilégiés du régime, etc. Ce discours était nouveau dans les oreilles des populations rwandaises, mais surtout dans celles de la classe dirigeante.

Une femme jamais impressionnée

Le premier couac va se produire lors de sa visite au mémorial de Gisozi juste après avoir quitté l’aéroport. Elle fit remarquer que la mémoire d’autres victimes de tueries de masses outre que les Tutsi victimes du génocide devra être gardée. Il s’est aussi commis au Rwanda des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité . Pour les caciques du FPR, ç’en est trop.  Le lendemain, dimanche 17 janvier 2010, le journal gouvernemental  The New Times  titrait que « Ingabire esposeses Double Genocide» et dans son éditorial «  FDU’s Ingabire desecrates memory with double genocide theory ». Quand on sait que le quotidien The New Times  est la voix officieuse du pouvoir, on comprend bien qu’il s’agit d’un acte d’ accusation avec ordre aux juridictions de juger et de condamner. Un diplomate zélé en poste dans une capitale africaine n’hésite pas à demander à travers les foras de discussions sur Internet, aux militants du FPR, aux syndicats de délateurs que sont IBUKA et AVEGA pour qu’ils manifestent massivement à Kigali pour exiger l’arrestation de Madame Ingabire et le non enregistrement des FDU comme parti politique.

Le FPR dégaine trop tôt

Les tenants de la dictature qui s’offusquent des premières déclarations de Madame Ingabire devraient se calmer et commencer à apprendre à vivre avec. Car Madame Victoire Ingabire va en remettre en dénonçant les Gacaca qui condamnent les vivants et les morts pourvu que leurs biens soient saisis. Elle va dénoncer des TIG qui sont des travaux d’esclavage que nos aïeuls ont connus avant la révolution de 1959. Elle dénoncera l’accaparement des richesses du pays par une clique au moment où la population meurt de faim à l’intérieur du pays. Etc.

Démanteler les Armes (politiques) de Destruction Massives

Seuls les inconditionnels de la dictature et qui sont prêts à l’accompagner dans sa chute imminente tiennent encore aux lois liberticides que le régime considère comme des armes de destruction massives capables d’éloigner la démocratie du Rwanda. Ils devraient pourtant se rassurer et au contraire joindre leurs efforts pour aider les FDU à les démanteler.

Emmanuel Neretse
17/01/2010

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