Affaire Joseph Ntawangundi : contre-enquête de l’hebdomadaire UMUSESO.
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Dans un article intitulé « Ingabire Victoire dans le mur », Didas M. Gasana, nous apprend que dès le 9 février 2010 après l’arretation du collaborateur de Victoire Ingabire , Présidente du parti FDU, le journal UMUSESO a dépêché des enquêteurs à Kibungo (province de l’EST) lieu où Ntawangundi aurait commis des crimes dont il fut accusé et condamné à 19 ans d’emprisonnement. L’enquête a commencé chez le coordinateur du secteur Omar Biseruka qui a déclaré ne pas connaître personnellement Joseph Ntawangundi, sauf qu’il a eu vent des rumeurs concernant les crimes qu’il aurait commis. Biseruka a indiqué les personnes qui peuvent fournir des informations exactes dont le président du Gacaca local un certain  Célestin Turinabo.

Turinabo a reconnu avoir jugé ce cas et que Ntawangundi a été chargé par un certain Karambizi qui était veilleur (zamu) à l’EAV Gitwe. Il a en outre signalé que Grégoire Twagirumukiza qui était président des Associations des Eglises Baptistes au Rwanda lui aussi accusé dans le même procès avait déclaré que c’est au directeur de l’école de répondre de la  mort des deux jeunes élèves .

Grégoire Twagirumukiza a révélé que peu avant l’arrestation de Ntawangundi, la police est venue avec un ordinateur portable contenant plusieurs photos de Ntawangundi et que c’est ainsi qu’il fut reconnu par la population. Mais parmi plus de 13 habitants du lieu que UMUSESO a contacté, personne n’a affirmé connaître Ntawangundi, alors que 10 parmi eux vivaient déjà là avant avril 1994.

Célestin Turinabo affirme bien conaître Ntawangundi et donne comme signalement : des dents superposées,une calvitie, des favoris, port de lunettes et être barbu, etc. En fait ce qu’on peut constater sur une photorécente de Ntawangundi..

Prié de montrer le dossier de Ntawangundi, Célestin Turinabo a répondu qu’il avait été envoyé au siège des Gacaca à Kigali. A l’EAV même, UMUSESO n’a retrouvé aucun papier, aucune trace pouvant montrer que Ntawangundi a été directeur de cette école. Prié de dire si avant de le condamner, les juges de Gacaca avaient cherché des preuves matérielles prouvant que Ntawangundi fut bel et bien directeur de l’EAV, Célesin Turinabo a répondu : « Nous avons cherché en vain, le directeur nous a dit qu’ils avaient tout brûlé pour avoir de la place ».

Le 11 février 2010, UMUSESO s’est rendu au siège des Gacaca, et un employé lui a signifié que le journal n’a pas droit de voir le dossier de Ntawangundi. La seule explication officielle dans cette affaire fut donnée par Domitilla Mukantaganzwa, la coordinatrice nationale des Gacaca qui a déclaré que c’est au condamné de faire appel s’il s’estime injustement condamné.

Et le journal UMUSESO de conclure avec un commentaire d’un juriste renommé travaillant au Rwanda : « Il est possible que Ntawangundi soit coupable, mais par ailleurs, il ne serait pas étonnant qu’on lui invente de crimes et que le dossier soit fabriqué après coup. Tenant compte de la situation politique que traverse le pays, voulant se débarrasser de l’adversaire politique, et ayant en mémoire ce qui est arrivé à Niyitegeka, cela ne devrait étonner personne.Le président Kagame n’a-t-il pas dit qu’ils vont buter sur un mûr ? C’est ça le mûr ! ».

Emmanuel Neretse
01/03/2010

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