Le FPR détient, depuis juillet 1994, un pouvoir dont la légitimité repose essentiellement sur le génocide Tutsi et la victoire militaire de l’APR.
Les piliers de ce pouvoir sont donc les rescapés du génocide, les militaires de l’APR dont le leadership se situe dans la diaspora en provenance d’Ouganda et les Hutu qui sont restés au Rwanda et sur qui ne pèse aucune allégation de génocide.
Déo Mushayidi représente les premiers, Nyamwasa et Karegeya représentent les seconds alors que Ntaganda et Victoire Ingabire représentent ces derniers.
En s’attaquant à ces personnes de façon brutale, Paul Kagame s’aliène leurs catégories et, sous le regard complaisant de ses conseillers, ouvre la porte de la contestation de son pouvoir.
Dorénavant, les rescapés Tutsi de 1994 qui ne voient pas en Kagame un démocrate défendant leurs valeurs profondes, vont être jugés, par le procès de Mushayidi interposé, de négationnistes et de révisionnistes.
Cet affront contraste avec l’histoire des génocides. Celle-ci veut que les victimes défendent plus que quiconque le droit à la vie et à l’égalité et assume une politique démocratique, du moins à l’intérieur de leur case.
Les Tutsi en provenance d’Ouganda, qui estiment que le pouvoir de Paul Kagame a pris des allures d’exclusion intolérables, sont, à travers la fuite de Nyamwasa et Karegeya, en marche vers le désespoir. Certains font le tour des ambassades pour fuir le Rwanda.
La seconde marche Tutsi vers l’exil va être, à l’image de la seconde intifada, cruelle pour le Rwanda. Au demeurant, les pays limitrophes du Rwanda, (le Burundi, la Tanzanie, la RDC, encore moins l’Ouganda) ne sont pas disposés à les accueillir. Leur image de victime est bafouée par la dictature et les guerres interminables du « sauveur Paul Kagame ».
Avec le chambardement du Parti social de Bernard Ntaganda et le refus d’enregistrer les FDU d’Ingabire, la courageuse madame – le sobriquet de ses amis – les Hutu qui ne se reprochent de rien sont exclus du processus de gestion de leur pays. Kagame leur envoie le message minable selon lequel : le bon Hutu est celui qui est mort ou sur qui repose des soupçons de génocide.
N’en parlons pas du green party des anciens camarades de lutte de Paul Kagame.
En brisant tout ce monde sans manière, le rouleau compresseur de 1994 vient de se tirer une lance dans le pied : les rescapés Tutsi se divisent en mauvais et en bon. Bref, ils n’aiment pas le régime en place. La diaspora Tutsi en provenance d’Ouganda se divise en deux blocs. Les mauvais doivent quitter le Rwanda. Les Hutu qui ne se reprochent rien dans la criminalité de 1994 n’ont pas de place dans la vie politique rwandaise. Bref, ils sont aussi mauvais que les auteurs du génocide.
Bref, tout le Rwanda rejette Paul Kagame, sauf quelques acolytes qui ne savent pas que les pendules avancent inexorablement vers la fin d’un règne dont le bilan demeure désastreux.
Nziraguseswa
nziraguseswa@ hotmail.com
Tiré de :
rwandanet@yahoogrou ps.com;
Date: Mon, 22 Mar 2010 14:15:43 +0000
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