L’ombre du roi Mutara III Rudahigwa planerait-elle toujours sur le Rwanda ?
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Le Rwanda est secoué par des conflits sanglants depuis les années 50. Ils se caractérisent entre autres par la haine et l’exclusion sociale généralisées, des crimes de génocide, des crimes de guerre, des assassinats sélectifs ou massacres à grande échelle et des harcèlements de tous genres au sein des Rwandais de l’intérieur comme de l’extérieur du pays. Ces derniers, en exil, sont et ont été souvent persécutés dans les pays d’accueil. Le Rwanda serait –il frappé par une malédiction ? 

Depuis bien longtemps, ce pays est supposé être sous la protection du Christ Roi, donc de Dieu ; le Christ étant en Dieu et Dieu en lui selon Saint Jean 10-11. C’est un fait officiel, surtout depuis 1946 quand le roi Rwandais Mutara III Charles Rudahigwa (règne : 1931-1959) dédia le Rwanda au Christ Roi, devant des témoins. En effet, il prononça entre autres les mots suivants : « Maintenant que nous Vous (Christ) connaissons, nous reconnaissons publiquement que Vous êtes notre Maître et notre Roi. Seigneur, je vous donne mon pays, mes compatriotes et ma personne ».

En s’inclinant devant le Christ –Roi ce jour du 27.10.1946, Mutara III Rudahigwa a aussi demandé à Dieu une assistance pour lui même et pour ses subordonnés afin que son royaume soit gouverné dans la justice équitable, dans la vérité et dans la charité tout en évitant tout ce qui pourrait conduire à la rancune et à la haine. Avec une telle prière, la nation rwandaise s’attendait à vivre éternellement dans un Rwanda où couleraient le lait et le miel et débarrassé de l’emprise de l’idolâtrie et de la sorcellerie. Par le geste mémorable de Mutara III Rudahigwa, la nation venait alors de s’engager à obéir à la voix de Dieu en vue de bénéficier de ses bénédictions. A condition qu’elle observe et mets en pratique ses commandements. Mais également à être frappée de malédictions en cas de manquements tels que relatés surtout en Deutéronome 28.

Ce faisant, c’est en Dieu, lent à la colère, grand par sa force, bon et compatissant, l’Eternel, que le Roi Mutara III Rudahigwa et ses sujets sont supposés avoir placé leur espoir dans les temps difficiles et leurs joies dans les jours meilleurs. Depuis, on puise dans la foi chrétienne et dans ses principes pour les serments en vigueur au Rwanda.

A l’article 41 de la Constitution rwandaise du 10 juin 1991, nous lisons en effet qu’avant d’entrer en fonction, le président de la République prête serment, devant la Cour constitutionnelle, en présence de l’Assemblée nationale, « Au Nom de Dieu Tout-Puissant ». C’est par « Au Nom du Dieu Tout-Puissant » que les autorités du pays entraient dans leurs nouvelles fonctions, du moins depuis l’indépendance jusqu’au 3 juillet 1994 tout en jurant de respecter la Constitution et les autres lois. L’avènement du FPR a introduit une certaine nuance dans la formulation du serment mais le fonds reste le même. Le « Au Nom de Dieu Tout Puissant » est visiblement remplacé par le « Que Dieu M’assiste » (article 61 de la Constitution rwandaise du 4 juin 2003).

La conclusion logique est que la consécration du Rwanda au Christ Roi est toujours en vigueur et le respect de la loi de Dieu de rigueur. En dédiant le Rwanda au Christ Roi, donc à Dieu, Mutara III Rudahigwa a consacré la suprématie du Christianisme aux autres religions. Pour ce fait, les  Rwandais étant soumis à la constitution et aux lois du pays en vigueur tout en obéissant à la voix de Dieu, ils sont tenus d’éviter tous les actes immoraux dont ceux mentionnés dans le livre des Proverbes 6: 16-19 pour pouvoir bénéficier des bénédictions promises ou attendues.

Mais depuis ce jour du 27.10.1946, après une petite période de paix et d’accalmie, le Rwanda et les Rwandais ne vivent que dans un ballotage avec un peu de bien et un peu plus de mal comme s’ils auraient été ou sont frappés d’une malédiction invisible mais dévastatrice.

En lisant les messages sur différents forums et dans les médias, en recensant le nombre de Rwandais disparus suite à des tueries ou des massacres insensés, le nombre de prisonniers ou d’esclaves et celui des réfugiés et en mesurant la haine, la rancœur et l’esprit de vengeance, il y a quand même sujet à s’inquiéter et à consulter les croyants rwandais.

En effet, on se souviendra des sanctions qu’encoururent les Roi Saül et David. Ils ont subi des punitions redoutables qui se sont abattues non seulement sur leurs familles mais aussi sur toute la population dont ils avaient la charge avec la seule différence que David, en le reconnaissant et en confessant son péché, a sauvé sa vie et celle de sa descendance au trône royal de Juda. Saül, pour une petite bêtise, perdit néanmoins sa vie et occasionna la destruction totale de son armée et de sa famille.

Au Rwanda nous ne sommes pas du temps de David ni du temps de Saül. Mais au vu de tout ceci, les croyants (chrétiens) rwandais en communion avec la communauté chrétienne internationale devraient intercéder et prier pour un Rwanda meilleur et pour que tous les Rwandais connaissent enfin «un amour ardent les uns les autres car l’amour couvre une foule de péchés »(Pierre 4: 8). 

Emmanuel Munyaruguru
Projet Agakiza
Terre de Paix –  
Agakiza
e-mun@terrampacis.com

25/07/2010

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