Depuis le début des années 1960, la région des Grands-Lacs africains vit au rythme des coups d’états qui la déstabilisent. Ces putschs se passaient à l’intérieur des frontières de chaque pays et n’impliquaient pas les pays limitrophes. Mais, depuis 1990, les guerres déclenchées par les mouvements rebelles hima-tutsi dont l’objectif est de dominer la région ont pris une dimension régionale et une ampleur meurtrière sans précédent. Elles ont été menées par une coalition mafieuse des Hima de l’Ouganda, des Tutsi du Rwanda, du Burundi et de la Tanzanie et des Banyamurenge de la RDC et ont entraîné la mort de six millions de personnes et des déplacements massifs des populations qui ont dû affronter les pires conditions de survie.
Ces » Hamites » sont soutenus par les Américains et les Britanniques non pour leurs beaux yeux ni pour leur supposée origine juive mais pour leurs intérêts économiques et géostratégiques. Ces pays les instrumentalisent pour contrôler la région et en particulier la République Démocratique du Congo, riche en plusieurs minerais dont le coltan. Le Kivu en abriterait une grande partie des réserves mondiales. Le tantale, l’un des deux métaux extraits du minerai, entre dans la fabrication des centrales nucléaires et des appareils électroniques tels que les GSM et les ordinateurs et est donc indispensable à l’industrie spatiale et de la défense.
Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ne sont pas les seuls à être intéressés par l’exploitation des ressources minières de la RDC. D’autres puissances le sont aussi à travers leurs multinationales de transport, de transformation des matières premières et de fabrication de condensateurs. Citons à titre d’exemples Martinair des Pays-Bas, SDV Transintra du Groupe Bolloré de la France, Safmarine du Danemark, la HC Starck filiale du groupe Bayer de l’Allemagne.
Bien que l’instabilité puisse être attribuée à tous les dirigeants de la région depuis l’indépendance et à toutes ses élites qui n’ont pas lutté et n’ont pas mobilisé les peuples contre les divers dictateurs, il est clair que les rebelles hima-tutsi et leurs parrains sont les premiers responsables de l’instabilité de la région depuis 1990. Mais, par le mensonge et la manipulation, ces rébellions et leurs puissants mentors ont minimisé leur responsabilité, ont focalisé l’attention de la communauté sur les massacres des Tutsi sur fonds d’une vision manichéenne des peuples de la région et ont ainsi empêché l’éclatement de la vérité sur les causes réelles de l’instabilité de la région et l’adoption de mesures adéquates pour y mettre fin.
Or, une paix durable dans la région des Grands-Lacs africains exige que toutes les causes principales d’instabilité soient identifiées et que les solutions appropriées y soient trouvées. Les dirigeants actuels de l’Ouganda, du Rwanda et de la RDC, à l’instar d’autres dictateurs, privilégient les explications et les solutions qui relèvent d’une vision à court terme et qui leur assurent la sécurité, le maintien au pouvoir et la protection contre les poursuites judiciaires.
Pour déterminer les causes immédiates et lointaines de l’instabilité de la région et découvrir les solutions à long terme, il faut procéder à un examen critique de l’origine et de la nature des rébellions et des autres organisations putschistes dans la région, de leurs liens, de leurs principaux sponsors, de leurs buts, de leurs stratégies, des régimes qu’elles ont combattus et de ceux qu’elles ont instaurés. Cet exercice d’analyse et de réflexion a permis de dégager les éléments qui sont exposés ci-après. A chacun d’en évaluer le bien-fondé et d’en proposer éventuellement d’autres.
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