Le régime du FPR de Paul Kagame est en train d’effectuer un recensement de toutes les possessions des terres sur tout le territoire national. Ce qui semble en apparence normal. Mais pour les observateurs avertis, il s’agit d’un pas supplémentaire pour que l’élite tutsi venue d’Ouganda puisse mettre la main sur ce qui restait comme biens appartenant aux paysans.
En effet, après le recensement et l’enregistrement de tous les domaines fonciers, le régime va imposer des redevances aux propriétaires. Les taux seront si exorbitants qu’aucun rwandais moyen ne pourra payer. Il sera donné un délai au-delà duquel la parcelle ou le champ sera vendu aux enchères si les redevances n’étaient pas payées. Devinez qui seront les acquéreurs ? Les riches tutsis venus d’Ouganda qui ont amassé des fortunes en pillant la RDC et en monopolisant tout toutes les activités commerciales et financières depuis leur conquête du pays. Ainsi la boucle sera bouclée : le paysan rwandais, dont la progéniture est déjà privée d’instruction faute de moyens financiers, dont le pouvoir politique est exercé par une clique dont il ignore jusqu’à la langue (le fameux anglais !) sera condamné à ne plus jamais être propriétaire dans un pays qu’il croyait être le sien. Il sera ainsi spolié « légalement » des terres léguées par ses ancêtres pour qu’il comprenne qu’il doit se soumettre aux maîtres qui ont conquis le pays en 1994.
Comment en est-on arrivé là ? Dès leur prise du pouvoir d’Etat en 1994, les nouveaux maîtres du Rwanda ont déployé des efforts en tous sens pour le pérenniser : un parti-état omniprésent, emprisonnement ou meurtres des opposants, création des milices pour encadrer et surveiller la population, etc., le tout sous le parapluie d’une armée monoethnique et véritablement une « armée d’occupation ».
Après avoir verrouillé toutes les issues susceptibles d’amener d’autres groupes au pouvoir avec une Constitution qualifiée de « Code Pénal politique » par les observateurs, et des lois liberticides, l’élite tutsi du FPR s’est aussitôt mise à l’œuvre pour s’emparer aussi de tout le pouvoir économique par des sociétés commerciales tentaculaires. La saisie des biens des exilés sous des prétextes fallacieux (gacaca), le bradage du patrimoine national doublé du pillage en République Démocratique du Congo ont fini par rendre en très peu de temps les anciens maquisards loqueteux parmi les hommes les plus riches du monde. Ils ont alors entamé l’expulsion de la ville de Kigali et de ses environs des citoyens modestes et ont commencé à construire des immeubles futuristes dont la destination n’est pas évidente. Pendant ce temps, la misère faisait rage dans les campagnes alors que la propagande officielle louait le « développement fulgurant » du pays.
Après s’être emparé en très peu de temps du pouvoir économique comme ils l’avaient fait pour la conquête du pouvoir politique, les conquérants vont alors procéder à un véritable « génocide culturel » qui aura pour effet de rendre inaccessible au menu peuple les bienfaits de l’éducation. Après le Pouvoir et l’Avoir, ce fut le tour du Savoir. Ils ont d’abord décréter que la langue de l’administration et d’instruction à tous les niveaux serait désormais l’anglais et cela sans aucune transition. Cette mesure a rendu des milliers de cadres formés en français des « analphabètes » sans possibilités d’être embauchés à moins de se mettre à l’anglais. Ce qui se traduira par la perte de toute une génération car il faudra attendre au moins 20 ans pour trouver des cadres non venus d’Ouganda véritablement anglophones et encore… !
Pour parachever cette entreprise de « clochardisation » du menu peuple, l’élite tutsi venue d’Ouganda qui dirige le pays depuis 1994 vient de supprimer les bourses d’études qui étaient attribuées aux étudiants démunis. En même temps, les frais de scolarité vont augmenter exponentiellement. Conséquence : seuls pourront se payer les études, les enfants de riches ou ceux qui sont pris en charge par le Fonds d’Aide aux Rescapés (FARG).
Comme signalé plus haut, la campagne actuelle d’enregistrement des domaines fonciers vise à retirer au menu peuple ce qui lui restait comme biens et qui le liait encore au pays de ses ancêtres, à savoir, la terre. Voici comment une clique de prédateurs sans vergogne peut s’emparer en si peu de temps du pouvoir, de l’avoir et du savoir de tout un pays.
Emmanuel Neretse
19/11/2010
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