Bruxelles : bilan de 10 mois de présence du parti politique FDU-Inkingi au Rwanda
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Le 16 janvier 2010, Victoire Ingabire Umuhoza, présidente du parti politique FDU-Inkingi débarquait à Kigali. D’emblée, elle a montré qu’elle arrivait animée des idéaux de réconciliation, de démocratie et de justice équitable. C’est ainsi que le premier jour, elle a quitté l’aéroport pour aller s’incliner au Mémorial de Gisozi où elle a demandé que toutes les victimes de la tragédie rwandaise soient reconnues ; ce qui lui a attiré les premiers ennuis avec le pouvoir. Dans la suite, elle est allée se recueillir sur la tombe de feu-Dominique Mbonyumutwa, premier président du Rwanda républicain et démocratique. Son programme s’est poursuivi par la visite des prisonniers dont certains viennent de passer plus de 10 ans en taule sans dossiers.

La suite est connue. Victoire Ingabire a été dans l’œil du cyclone du régime de Paul Kagame qui a déployé tous ses instruments de répression pour s’attaquer à une dame paisible. Elle a été battue, son sac à main lui arraché par des milices du régime à deux reprises, la DMI (renseignements militaires) l’a filée à longueur de journée, la CID (Criminal Investigation Department) l’a convoquée pour des interrogatoires longs et intempestifs. Les mots coupe-gorge furent sortis : idéologie génocidaire, révisionnisme, terrorisme, etc. Ses bailleurs furent menacés par les services de sécurité et furent obligés de résilier les contrats de location de façon que Victoire Ingabire n’a cessé de déménager depuis son arrivée au Rwanda. Comme si cela ne suffisait pas, les mêmes services ont répandu des mensonges comme quoi une tranchée militaire a été découverte à son domicile ! Et finalement, ce qui devait arriver arriva : la prison.

Ce tableau macabre dépeint par les membres du comité de soutien des FDU dans leur conférence du 20/11/2010 à Bruxelles ne doit pas faire oublier cependant les résultats engrangés par le parti malgré les conditions difficiles de son implantation au Rwanda. Les FDU ont un comité provisoire qui reste très actif malgré les intimidations de toutes sortes. Le parti a des adhérents au Rwanda. Ils ont vaincu leur peur comme le leur a demandé Victoire Ingabire. Le comité de soutien a annoncé à l’assistance qu’une vingtaine de militants avaient fait la file pour aller rendre visite à Victoire Ingabire en prison. Le message qu’elle leur a donné reste le même : « Il faut vaincre votre peur. Kagame ne peut pas emprisonner tous les Rwandais ». Les militants payent le prix fort pour leur engagement aux idéaux du parti FDU : l’on a parlé d’un militant qui était préfet de discipline dans une école secondaire et qui a été renvoyé car sympathisant des FDU. Le public a été informé du fait que les mêmes menaces de perte d’emploi planent sur d’autres militants des FDU.

Comme l’ont souligné les membres du Comité de soutien des FDU, Victoire Ingabire est une politicienne courageuse et visionnaire. En effet, elle fut la première, depuis la prise de pouvoir par le FPR en juillet 1994, à clamer haut et fort, au Rwanda même, que Kagame et ses hommes devront tôt ou tard rendre compte des crimes qu’ils ont commis sur le peuple rwandais. Cela n’a pas tardé et la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU a sorti le « Mapping rapport » qui montre effectivement que Paul Kagame et ses militaires ont perpétré des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, voire des crimes de génocide sur les réfugiés hutu dans l’ex-Zaïre.

Le Comité de soutien des FDU travaille d’ailleurs d’arrache-pied pour demander la mise sur pied d’un tribunal spécial pour le Congo à l’instar de celui de la Sierra Leone. Entretemps les éléments de preuve peuvent toujours être rassemblés pour que le moment venu ils soient déposés devant un tribunal ad hoc au cas où la CPI (Cour Pénale Internationale) ne serait pas compétente en la matière.

Le Comité de soutien du parti FDU s’est excusé du fait que certaines personnes ont mal interprété le contenu de son communiqué dans lequel il était stipulé que le FPR était en train de recruter des membres dans la diaspora rwandaise en Belgique et que des ressortissants du Nord avaient le plus été contactés. Le communiqué ne visait pas à stigmatiser une partie de la population rwandaise, mais plutôt à mettre en garde les personnes concernées pour ne pas tomber dans ce piège tendu par le FPR.

Le Comité de soutien a appelé le public à se présenter nombreux dans une manifestation publique contre le président Paul Kagame, qui sera à Bruxelles les 6 et 7 décembre 2010.

Gaspard MUSABYIMANA
22/11/2010

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