Qu’est-ce qui fait courir la sénatrice Aloysie Inyumba en Belgique ?
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Dimanche le 28/11/2010, la sénatrice Aloysie Inyumba était à Namur pour rencontrer la diaspora rwandaise de cette ville. Elle était accompagnée entre autres du sénateur Augustin Iyamuremye (sa femme Régine faisait partie de la délégation d’Inyumba au début du mois), et de l’ambassadeur du Rwanda en Belgique Gérard Ntwari. La délégation a été accueillie par Evase Nizeyimana, une antenne de l’organisation dans la région.

Une quarantaine de Rwandais étaient présents. A l’ordre du jour figurait notamment la mise sur pied du comité de direction de la cellule de la diaspora rwandaise de Namur. Personne ne s’est proposé d’assumer cette tâche.

Une offensive de recrutements tous azimuts

Le voyage d’Aloys Inyumba est le deuxième en Belgique au cours de ce mois de novembre 2010. Elle était à Bruxelles dans la première quinzaine du mois de novembre à la tête d’une forte délégation avec l’objectif de recruter des "Hutu" qui seraient les défenseurs de la cause du FPR dans la communauté des ressortissants rwandais en Belgique.

La mission a été accomplie avec succès car vers la fin de la mission, on voyait Aloysie Inyumba parader avec de jeunes rwandais dont certains étaient hier dans le collimateur du FPR. Aloysie Inyumba n’est pas à son premier essai. Elle a une expérience éprouvée dans ce domaine. En avril 1988, alors qu’elle était encore jeune fille, le commandant Fred Rwigema, alors à la tête du FPR, lui confia la mission d’aller chercher le colonel Alexis Kanyarengwe, en exil à Morogoro en Tanzanie, de le sensibiliser et de le faire adhérer à l’idée que les réfugiés devaient retourner au Rwanda par les armes. Inyumba fit des va-et- vient nécessaires, utilisa tous les moyens possibles et inimaginables jusqu’à ramener Kanyarengwe dans ses valises. En 1990, quand elle débarqua à Kampala avec le vieux Kanyarengwe derrière elle, on raconte que Rwigema, qui n’en croyait pas ses yeux, est tombé des nues!

Recrutement des Hutu, pourquoi faire ?

La récente délégation conduite par la sénatrice Aloysie Inyumba à Bruxelles illustre à suffisance la tâche réservée aux "Hutu" : défendre l’indéfendable jusqu’à friser le ridicule.

Dans la conférence du 06/11/2010 tenue dans la salle des ACP à Bruxelles, une fourchette de Hutus (Christine Nyatanyi, Mureshyankwano Marie Rose, Général-Major Jérôme Ngendahimana, Régine Iyamuremye ; Ndashimye Bernardin), avaient été alignés sur le podium autour de la sénatrice Inyumba Aloysie. Ils ont rivalisé de zèle dans leurs discours : le « Mapping Rapport » qui accuse les militaires du FPR des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité voire de génocide, a été multiplié par zéro. Les conférenciers, dont certains ont vu leurs parents, leurs membres de famille, leurs connaissances tomber sous les bombardements du FPR, ont été obligés de déclarer haut et fort que cela n’a jamais eu lieu ; Victoire Ingabire a été jugée coupable avant le procès et ces paroles provenaient de la bouche d’un juriste qui n’ignore pas le principe sacro-saint de la présomption d’innocence, etc.

Une fois ces "Hutu" dévalués, ils seront rejetés ou finiront en prison. Le cas d’Alexis Kanyarengwe est encore illustratif. Nommé président du FPR depuis octobre 1990, le FPR ne savait pas comment se débarrasser de lui. Il a envoyé des militaires à Ruhengeri. Ils ont massacré un nombre important des membres de sa famille. Quand il a osé protester, il fut obligé de démissionner en mars 1997, puis il est mort quelques années plus tard dans l’oubli le plus total. L’on peut également mentionner les cas de Pasteur Bizimungu, Seth Sendashonga, …

Aloysie Inyumba, un archétype d’un membre originel du FPR

Aloysie Inyumba aborde les gens facilement, avec un langage doux et une voix susurrante. Mais derrière cette "gentillesse" se cache une idéologie, celle « de partisans de la suprématie tutsie pour lesquels les Hutus ne sont qu’un ramassis de paysans méprisables et arriérés » (Gérard Prunier, Rwanda : le génocide, Dagorno 1998). C’est dans cet état d’esprit que le FPR recrute malgré tout des Hutu, conscient que ceux-ci ne seront que des figurants au sein de son organisation. Le moment venu, tout est fait pour les écarter, les humilier, les réduire au silence  par la prison ou par la mort. Cette attitude qui frise le racisme, Aloysie Inyumba ne s’en cache pas. N’a-t-elle pas dit que Victoire Ingabire mérite la prison car : elle a osé dire que les victimes hutu méritent d’être reconnues ;  elle a rendu visite aux prisonniers hutu ;  elle s’est inclinée devant la tombe de feu-Dominique Mbonyumutwa, premier président hutu du Rwanda.

Et ce discours d’Inyumba est constant. En aparté à Namur le 28/11/2010, à quelqu’un qui lui demandait pourquoi le pouvoir a emprisonné Victoire Ingabire, elle a répondu : « Victoire Ingabire est arrivée au Rwanda sans connaître les réalités du pays. Elle a voulu parler pour des Hutu et cela est inacceptable ». Il est donc clair que le péché de Victoire Ingabire n’est pas le terrorisme, mais le fait d’avoir évoqué le massacre de Hutu par le FPR !

Gaspard Musabyimana
01/12/2010

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