Tony Blair ou l’incarnation du mépris du monde anglo-saxon envers le peuple rwandais
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Dans son édition du dimanche 2 janvier 2011, le quotidien pro-gouvernemental de Kigali « The New Times » se fait l’écho des propos de M. Tony Blair tenus lors de l’interview qu’il vient d’accorder au journal londonien « The Guardian ». L’ancien premier ministre britannique aujourd’hui « Conseiller » du président rwandais Paul Kagame multiplie les métaphores pour vanter les "qualités" de son poulain et n’hésite pas à recourir aux contre-sens pour justifier les crimes et autres actes dictatoriaux de son protégé, le général-président Kagame.

Au moment où plusieurs organisations de défense des droits de l’homme (Amnesty International, Human Rights Watch, …) s’inquiètent de la dérive totalitaire du régime FPR et de la paranoïa du général Kagame pouvant conduire à la longue à une implosion du Rwanda, c’est l’occasion que choisit Tony Blair pour qualifier le dictateur de « …visionary leader ».

Il va même jusqu’à trouver à Kagame une absolution lui donnant ainsi carte blanche pour écraser le peuple rwandais. L’ancien premier ministre de sa Gracieuse Majesté actuellement au service du dictateur rwandais ose avancer que « …Rwanda is immensely special because of genocide… ». Ainsi donc, selon Tony Blair, Paul Kagame qui a mené la guerre de conquête du Rwanda de 1990 à 1994, qui a déclenché le génocide en assassinant le président Habyarimana le 6 avril 1994, qui a refusé l’intervention des troupes de l’ONU pour protéger la population  civile privilégiant la prise du pouvoir à Kigali au sauvetage des innocents, peut tout se permettre au Rwanda au nom de ce même génocide auquel il a lui-même contribué !

Le caractère répressif du régime Kagame caractérisé par des lois liberticides et l’instauration d’un état policier est également justifié aux yeux du « Conseiller » Tony Blair. Selon lui : « …the Rwandan gouvernement’s sensitivity was justified because of the contry’s recent history ». A se demander si pour Tony Blair la démocratie devait s’appliquer aux seuls pays qui n’ont pas d’histoire !

L’ancien chef du gouvernement d’une des vieilles démocraties du monde parvient même à justifier les arrestations et assassinats d’opposants à Paul Kagame dont la seule faute fut de réclamer leurs droits politiques. Tony Blair assène en effet: «When they get upset about any form of politics that leaches at all into ethnic rallying cries, it’s for a raison». Il oublie que des Rwandais savent eux aussi que Staline envoyait des dissidents en Sibérie pour les mêmes motifs, que sous le prétexte d’unité nationale et de défense de la nation plusieurs milliers de personnes furent tués ou envoyés dans des camps de concentration pendant le IIIè Reich. Ces pratiques des périodes longtemps révolues en Europe, Monsieur Tony Blair les trouve propices pour le Rwanda.

Si ce n’est pas du mépris envers le peuple rwandais qu’on me dise ce que c’est.

Emmanuel Neretse
02/01/2011

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