RESUME : En RDC, les violences des 19 et 20 septembre dernier à Kinshasa continuent à impacter la vie politique congolaise et les relations entre le régime au pouvoir et ses partenaires extérieurs. Le vice-premier ministre de l’intérieur, Evariste Boshab a publié à l’intention des ambassadeurs un livre blanc très détaillé faisant état de 32 morts et de l’ « extrême sauvagerie » des manifestants et qui affirme que les forces de l’ordre n’auraient pas utilisé des armes létales (RDC_10). De son côté, le procureur de la République a interdit une dizaine de figures du « Rassemblement » patronné par le chef de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, de quitter le territoire : cette interdiction est considérée comme une « provocation » par un des intéressés qui affirme que certains n’ont pas participé aux manifestations de Kinshasa (RDC_6).
Les diplomaties continuent à manifester leur inquiétude quant à la situation politique en RDC, sauf la SADC qui a noté des progrès encourageants dans le dialogue et invite les opposants qui le récusent à le rejoindre (RDC_18). Par contre, l’envoyé spécial américain dans les Grands Lacs, qui souligne une grave crise de régime, est en tournée en Europe pour tenter de renforcer la coordination entre l’Union européenne et les Etats-Unis autour de « conclusions fortes ». Il se montre partisan d’un délai raisonnable pour ce qui regarde les élections tout en se refusant à sanctionner des opposants qui n’accepteraient pas le dialogue, lequel est soutenu par les Etats-Unis, sauf s’ils recourent à la violence (RDC_15). De son côté, l’envoyé spécial de l’ONU en RDC a livré ses grandes inquiétudes sur les risques de nouveaux dérapages violents que la MONUSCO ne pourrait pas gérer si la situation devenait chaotique et dit ne pas voir de solutions immédiates sauf à prôner un dialogue qui soit plus inclusif (RDC_17). Au Parlement européen, le groupe des socialistes et démocrates a demandé à la Haute représentante des Affaires étrangères de faire pression sur le président congolais pour qu’il ne « s’accroche pas au pouvoir » : à l’instar de l’ONG Human Rights Watch, il évoque d’éventuelles « sanctions individuelles » tout en insistant pour que le pouvoir fixe rapidement la date de l’élection présidentielle (RDC_16). Par ailleurs, la RDC durcit sa position à l’égard de la Belgique : en réponse à la décision belge de na plus accorder que des visas de dix mois aux porteurs de passeports diplomatiques, le ministre des Affaires étrangères congolais a officialisé les mesures annoncées de restriction de délivrance de visas accordés aux officiels belges (RDC_14).
Pour ce qui regarde le dialogue politique, il se confirme que le Premier ministre de la période transitoire sera issu de l’opposition : les opposants présents à ce dialogue auraient accepté que le président Kabila reste au pouvoir pendant cette période mais ne pourrait pas être éligible pour un nouveau mandat. Aucun accord ne serait intervenu par contre sur l’épineux sujet de la date des élections. Par ailleurs et toujours pour ce qui concerne ce dialogue, des rumeurs circulent sur le remplacement du facilitateur Edem Kodjo par l’ancien secrétaire général de l’ONU, Koffi Annan (RDC_11). De son côté, le groupe parlementaire de l’UDPS a destitué son président et son rapporteur pour avoir participé au dialogue (RDC_9). Pour ce qui regarde le processus électoral, la CENI a annoncé que l’enregistrement et l’identification des électeurs ont débuté dans sept autres provinces (RDC_5), tandis que le président Kabila, qui reste toujours aussi silencieux sur son éventuelle candidature à un troisième mandat, a invité les membres du bureau politique de son parti à s’organiser pour les prochaines élections (RDC_7).
Toujours pour ce qui concerne la vie politique, on signalera que le Premier ministre a suspendu de ses fonctions pour « manquement grave » le ministre des affaires foncières impliqué dans une vente illégale d’immeubles (RDC_8). Par ailleurs, un député a soulevé à l’Assemblée nationale la question controversée de la double nationalité qui est interdite par la constitution, mais qui fait toujours l’objet d’un moratoire en RDC (RDC_11_1).
Sur le plan de la sécurité, les combattants ougandais de l’ADF sont une fois encore impliqués dans des violences dans le territoire de Beni : l’armée annonce sans précisions que de nouvelles méthodes de sécurisation vont être prises, tandis que l’ONG Human Rights Watch accuse Kinshasa et l’ONU de ne pas mettre fin aux massacres dans cette région (RDC_1) (RDC_3). Toujours au Nord Kivu la milice Nyatura a attaqué un village dans le territoire de Rutshuru (RDC_4) où un chef de groupement dénonce plusieurs enlèvements enregistrés depuis le début du mois d’octobre (RDC_2). Enfin au Katanga, le chef de guerre Gédéon, condamné à la peine capitale pour crimes contre l’humanité et évadé de sa prison, a fait sa réapparition : il s’est rendu aux autorités provinciales en annonçant qu’il allait œuvrer pour la paix (RDC_4_1).
Sur le plan de la justice et des droits de l’homme, le tribunal militaire de l’Ituri a condamné 16 Maï-Maï Simba à des peines allant de six à vingt ans de prison pour participation à un mouvement insurrectionnel (RDC_12). Par ailleurs, les experts de la CPI estiment que les fonds sont insuffisants pour aider les enfants soldats recrutés par le chef de guerre Thomas Lubanga à se réintégrer dans la société (RDC_13).
Au Burundi, le régime continue à s’isoler dans ses relations avec l’extérieur. Le pouvoir a appelé à une manifestation contre l’Union européenne et le bureau des droits de l’homme de l’ONU dont trois experts ont été déclarés persona non grata (BUR_1) (BUR_2). Par ailleurs, le gouvernement a suspendu toute forme de coopération avec le bureau du Haut Commissaire spécial aux droits de l’homme qui est accusé de « complicité » dans l’élaboration d’un rapport accablant pour le pouvoir (BUR_3). Enfin, l’Assemblée nationale a approuvé massivement le retrait du Burundi de la CPI proposé par le gouvernement et ceci par crainte de poursuites selon un membre d’un collectif d’avocats qui a porté plainte devant la CPI au nom d’une centaine de victimes des forces de l’ordre burundaises : cette décision ne met cependant pas le Burundi à l’abri de la justice internationale (BUR_4).
Au Rwanda, le parti non-reconnu de Victoire Ingabire emprisonnée depuis plusieurs années a salué une résolution du Parlement européen qui demande une révision du procès de leur présidente, une résolution à laquelle s’est opposé Louis Michel, co-président de l’Assemblée parlementaire ACP-UE (RWA_1). Par ailleurs, le président rwandais menace Paris d’une nouvelle rupture des relations diplomatiques dans la foulée de la réouverture du procès sur l’attentat contre l’avion présidentiel de l’ancien président Habyarimana (RWA_2).
BURUNDI
Relations extérieures
(BUR_1) RFI – 8/10
Dans la capitale burundaise, plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi 8 octobre notamment à l’appel de la mairie et d’organisations proches du pouvoir devant le siège de l’Union européenne et celui du bureau des droits de l’homme de l’ONU. Une opération visant notamment à dénoncer la résolution du Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui a annoncé fin septembre l’ouverture d’une enquête sur des personnalités du régime soupçonnées de violations des droits de l’homme depuis avril 2015.
Depuis 3 semaines, les autorités de Bujumbura, de plus en isolées et critiquées sur la scène internationale, font appel à la mobilisation populaire pour faire pression sur les pays et instances internationales qui réclament des investigations sur ces violations présumées.
« Escrocs », « corrompus », ont scandé plusieurs milliers de manifestants devant la représentation européenne et le bureau des droits de l’homme de l’ONU. En tête de cortège, le maire de Bujumbura et le porte-parole du ministre de l’Intérieur Therence Ntahiraja ont coordonné cette démonstration de force du mécontentement populaire, tout se positionnant en garants de la légalité.
En réponse aux appels des manifestants à expulser les représentants onusiens des droits de l’homme, sous peine de s’en charger eux-mêmes, Therence Ntahiraja n’a pas fermé la porte à une telle expulsion mais joué l’apaisement. « Utiliser la force est impossible. Les mesures à prendre doivent se faire conformément à la loi », a-t-il déclaré sans toutefois oublier d’insister sur le fait que la colère des manifestants est pour lui tout à fait fondée.
Les Nations unies sont la principale cible des mobilisations régulières encouragées par le pouvoir depuis le fin septembre et la publication d’un rapport d’experts onusiens évoquant de possibles crimes contre l’humanité commis par les autorités. Le 29 septembre, à la veille de l’adoption de la résolution pour l’ouverture d’une enquête sur les exactions présumées du régime, objet de la contestation de ce samedi, une grande mobilisation avait déjà été organisée pour mettre la pression sur le conseil des droits de l’homme de l’ONU, mais en vain.
Les manifestants ont aussi scandé des slogans en soutien à la décision des autorités de quitter la Cour pénale internationale.
(BUR_2) AFP – 10/10
Les autorités du Burundi ont déclaré persona non grata trois experts des droits de l’homme des Nations unies, qui avaient accusé le gouvernement de Bujumbura d’être responsable de « violations graves » des droits et prévenu de risques de génocide. Dans un courrier envoyé par le ministre des Affaires étrangères Alain Aime Nyamitwe et consulté par l’AFP, le gouvernement burundais fait part de sa décision, qui prend effet immédiatement.
Le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric a exprimé la désapprobation des Nations unies face à cette interdiction qui vise le Colombien Pablo de Greiff, le Sud-Africain Christof Heyns et l’Algérienne Maya Sahli-Fadel. « Il est crucial que le Burundi et tout autre pays coopèrent totalement avec le mécanisme de protection des droits de l’homme de l’ONU, y compris en travaillant avec ceux qui le représentent », a souligné M. Dujarric.
(BUR_3) AFP – 11/10
Le gouvernement burundais a annoncé mardi suspendre toute forme de collaboration avec le bureau du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme à Bujumbura, qu’il accuse de « complicité » dans l’élaboration d’un rapport accablant pour le pouvoir.
Dénonçant la « complicité » du bureau du Haut-Commissariat des droits de l’homme au Burundi dans « l’élaboration du rapport mensonger et controversé », le gouvernement du Burundi a décidé de « suspendre toute coopération et collaboration, dans toutes ses structures, avec ce bureau, et ce jusqu’à nouvel ordre », a annoncé mardi dans un communiqué le secrétariat général du gouvernement burundais. Le gouvernement ajoute avoir demandé au bureau onusien de désigner une équipe pour renégocier l’accord liant les deux parties, notamment « le mandat, la durée et la taille » de la structure au Burundi.
Le bureau onusien des droits de l’homme au Burundi compte une vingtaine d’expatriés en plus d’un réseau de Burundais répartis dans le pays. Il produit depuis des années des rapports documentés sur les violations des droits de l’homme dans le pays.
Le Conseil de sécurité de l’ONU doit discuter de cette crise jeudi, et entendre notamment un rapport de son envoyé dans le pays Jamal Benomar.
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(BUR_4) AFP – 12/10
Le Parlement burundais a massivement approuvé mercredi un projet de loi prévoyant que le pays se retire de la Cour pénale internationale (CPI), marquant une nouvelle étape dans son isolement croissant vis-à-vis de la communauté internationale.
L’Assemblée nationale a voté en premier dans la matinée. Sur les 110 députés présents, 94 ont voté oui, 14 se sont abstenus et 2 ont voté contre.
Dans une procédure accélérée, le texte a ensuite été présenté au Sénat et adopté à l’unanimité (39 voix sur 39 votants). Il doit être promulgué par le président Pierre Nkurunziza, dans les jours à venir. Un retrait du Burundi de la CPI serait une première dans l’histoire de la Cour.
La grande majorité des députés qui se sont exprimés devant l’Assemblée nationale, au sein de laquelle le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, est largement majoritaire (86 sièges sur 121), ont justifié le retrait. « Ceux qui utilisent la CPI veulent décapiter nos institutions. Je demande aux honorables députés de voter le retrait du Burundi de la CPI pour notre indépendance », a lancé la ministre de la Justice, Aimée-Laurentine Kanyana, venue défendre ce projet. « La CPI est un instrument qui est en train d’être utilisé pour essayer de changer le pouvoir » au Burundi, a renchéri un député CNDD-FDD, Aloys Ntakarutimana.
De très rares voix dissonantes se sont fait entendre. « La sortie du Burundi de la CPI est une erreur politique et diplomatique », a ainsi estimé André Ndayizamba, membre de l’aile minoritaire de l’Uprona, normalement proche du pouvoir mais qui sur certaines questions sensibles s’en désolidarise parfois.
Le Burundi avait exprimé la semaine passée son intention de quitter la CPI: le Premier vice-président burundais, Gaston Sindimwo, avait alors estimé auprès de l’AFP que la CPI était un « moyen politique » utilisé par la communauté internationale pour « opprimer les pays africains », se faisant l’écho de critiques récurrentes de certains pays africains contre la CPI.
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http://www.rfi.fr/emission/20161012-retrait-cpi-autorites-burundi-
RDC
Sécurité, Armée…
- Kivu
(RDC_1) Radio Okapi – 8/10
Des présumés rebelles des ADF ont égorgé deux personnes dans une incursion effectuée, dans la nuit du vendredi 7 octobre, à Alungupa, localité située à une dizaine de km de la ville de Beni (Nord-Kivu).
Le président de la société civile de Mutwanga, le Révérend Gilbert Kambale redoute que les attaques de ces rebelles sur la route Beni-Kasindi n’asphyxient cette ville située à environ 350 km au Nord de Goma. «Du triangle de la mort, nous passons vers le rectangle de la mort parce que c’est par cette route [Beni-Kasindi] où nous recevons les produits de première nécessité (sel, huile, sucre et autres). On veut nous asphyxier sur le plan économique après nous avoir asphyxiés sur le plan agricole parce que les gens ont fui leurs champs. La suite, vous comprenez que ça sera la crise alimentaire et les prix de produits vont galoper et ça sera la famine», a-t-il souligné.
Le Révérend Gilbert Kambale a également exprimé ses inquiétudes à la suite de la montée de l’insécurité à Beni et ses environs malgré les mesures prises par le gouvernement. «Nous continuons à réclamer que nos forces de défense et de sécurité puissent se dépasser pour continuer à traquer ces bandits qui sont en train de tuer dans la ville et territoire de Beni», a poursuivi le président de la société civile de Mutwanga.
Ce nouveau massacre intervient le même jour que le nouveau commandant de la police nationale à Beni, colonel Safari Kazingufu a pris ses fonctions.
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(RDC_2) Radio Okapi – 9/10
Le chef du groupement Binza, Jérôme Nyamubanzi, dénonce les kidnappings enregistrés dans le territoire de Rutshuru. Depuis le début du mois d’octobre, sept personnes y ont été enlevées par des hommes armés.
Jérôme Nyamubanzi affirme que les enlèvements sont fréquents sur la route Ishasha-Nyakakoma qu’empruntent souvent les commerçants en provenance de Goma et Rutshuru. « Il ne se passe pas un mois sans kidnapping. Le dernier cas, c’était mercredi vers 10 heures. On a kidnappé 5 personnes en provenance d’Ishasha. C’étaient des acheteurs de poissons salés. Jusque-là, on ne connaît pas leur sort », rapporte le chef de groupement.
Jérôme Nyamubanzi affirme que les enlèvements sont enregistrés dans les secteurs où les militaires congolais ne sont pas positionnés. Il plaide pour un renforcement de la présence militaire dans la région.
En septembre dernier, au moins six personnes ont été enlevées dans le territoire de Rutshuru.
(RDC_3) AFP – 10/10
Au moins dix personnes ont été tuées dans la nuit de dimanche à lundi dans des affrontements entre l’armée congolaise et des présumés rebelles ougandais à Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris auprès d’un responsable de la société civile locale.
« Des présumés ADF (Forces démocratiques alliées) ont attaqué Beni dans la nuit par le nord à partir du quartier Boikene. Huit civils ont trouvé la mort par balles, un militaire a été tué et une présumée milicienne ADF a aussi été tuée », a affirmé à l’AFP Gilbert Kambale, président de la société civile de Beni.
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(RDC_4) Radio Okapi – 10/10
Les présumés combattants du groupe Nyatura ont attaqué la nuit du dimanche 9 octobre le village Kashalira dans le territoire de Rutshuru et ont blessé par machette une fillette d’environ 10 ans. Ils ont aussi incendié trois maisons, affirment les sources locales.
Les mêmes sources rapportent qu’un groupe de sept combattants présumés Nyatura, avec 5 armes ont investi ce village de Kashalira, à la recherche d’un habitant dudit village. Furieux de n’avoir pas trouvé la personne recherchée, ces rebelles ont alors blessé grièvement par machette sa fillette d’environ 10 ans. La victime est internée dans un centre de santé. Ces combattants ont par la suite incendié des maisons du village. C’est l’intervention des FARDC qui a limité les dégâts. Les forces loyalistes ont alors repoussé ces rebelles, ajoutent les sources administratives locales.
Les mêmes sources renseignent que les villageois, pris de panique, ont fui dans la brousse où ils ont passé nuit avant de revenir dans le village seulement ce lundi 10 octobre.
- Katanga
(RDC_4_1) Radio Okapi – 11/10
Le chef de guerre Kyungu Mutanga Gédéon et cent de ses combattants se sont rendus ce mardi 11 octobre aux autorités de la province du Haut Katanga, au village Malambwe (70 km de Lubumbashi).
Fatigué et amaigri, Gédéon Kyungu a déposé à Lubumbashi, en compagnie de ceux qui l’accompagnaient, ses armes et s’est engagé à œuvrer pour la paix. Ils ont remis aux responsables militaires les armes, les arcs, les flèches et les amulettes qu’ils détenaient. Coiffé d’un chapeau sur lequel on pouvait lire : « paix pour tous », ce seigneur de guerre est parti du village Malambwe à Lubumbashi dans les véhicules mis à sa disposition et ses collaborateurs. Le chef du Mouvement des indépendantistes révolutionnaires africains (MIRA) révèle qu’il est « venu répondre à l’appel du chef de l’Etat qui veut la paix ». Il ajoute, au sujet des poursuites judiciaires, qu’il est disposé à affronter la justice.
Le gouverneur de province du Haut Katanga salue cette reddition, « parce qu’elle prouve qu’on peut faire la paix sans effusion du sang », s’est-il justifié. Il a garanti la protection des forces de sécurité à Gédéon et ses acolytes.
Le groupe Maï-Maï du milicien Kyungu Mutanga Gédéon a semé la terreur et commis des exactions dans les territoires de Mitwaba, Pweto et Manono entre 2004 et 2006, avant l’arrestation de leur chef. Après son évasion de la prison de Kasapa à Lubumbashi, en septembre 2011, Gédéon Kyungu s’est réinstallé dans le territoire de Mitwaba où il s’est réorganisé.
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http://afrique-tv.info/rdc-chef-de-guerre-condamne-a-mort-reapparait-libre/
http://www.rfi.fr/afrique/20161012-rdc-retour-lubumbashi-gedeon-depose-armes-0
Vie politique…
(RDC_5) RFI – 10/10
En RDC, la préparation des élections est en marche, même si on n’en connaît pas la date. La Céni annonce l’élargissement de l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs à sept nouvelles provinces. L’opération avait débuté le 30 juillet dernier dans la province du Nord-Ubangui.
Cette opération a aussi permis de tester les équipements commandés. Corneille Nangaa, le président de la Céni, a dit sa satisfaction : « A ce jour nous avons franchi le seuil de 500 000 enrôlés et l’opération se poursuit normalement. »
Pour le numéro un de la Céni, les faiblesses détectées dans le fonctionnement du premier lot du matériel électoral ont été corrigées. Une commande ferme a donc été passée : le nouveau lot de 7 500 kits, attendu cette semaine, va permettre de lancer l’opération dans sept nouvelles provinces. « Avec ces lots, a expliqué Corneille Nangaa, nous allons couvrir désormais sept nouvelles provinces : le Haut-Katanga, Lualaba et le Haut-Lomani ainsi que le reste de l’ancienne province de l’Equateur, c’est-à-dire le Sud-Ubangui, le Tshuapa, la Mongala et l’Equateur. »
La Céni promet d’honorer ses engagements : « Si nous arrivons à avoir un appui logistique important, nous pourrions certainement gagner en temps et raccourcir certains délais. Ce qui est certain est que, le 31 juillet, nous aurons les fichiers complets, fiables et prêts à prendre en charge tout le scrutin. »
Depuis le dernier découpage territorial il y a quelques mois, la RDC compte à ce jour 26 provinces. L’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs sera étendue aux 18 provinces restantes au fur et à mesure que le matériel électoral sera livré à la Céni.
(RDC_6) Belga – 10/10
L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), formation historique de l’opposition en République démocratique du Congo, a annoncé dimanche soir l’arrestation d’un de ses dirigeants à Kinshasa. Vraisemblablement, Bruno Tshibala a été interpellé à l’aéroport alors qu’il s’apprêtait à rejoindre Bruxelles.
« À 19h00 (18h00 GMT), le secrétaire général adjoint de l’UDPS, Bruno Tshibala, a été interpellé à l’aéroport (international) de Ndjili », a déclaré à l’AFP Augustin Kibuya, secrétaire national du parti chargé de la communication. « Son passeport a été confisqué et (on l’a) emmené vers une destination inconnue », a ajouté M. Kibuya. Selon lui, M. Tshibala a été appréhendé alors qu’il était en partance pour Bruxelles.
Outre ses fonctions au sein de l’UDPS, M. Tshibala est porte-parole du « Rassemblement » d’opposants au président Joseph Kabila constitué en juin autour de la figure du fondateur de l’UDPS, Étienne Tshisekedi. Selon une source au sein de la magistrature, son nom figure sur une liste d’une dizaine de dirigeants du « Rassemblement » transmise par le procureur général de la République aux services aux frontières avec ordre d’arrêter ces personnes dans le cas où elles viendraient à quitter le territoire.
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(RDC_7) Radio Okapi – 10/10
Joseph Kabila a demandé aux membres du bureau politique de la Majorité présidentielle de s’organiser pour les prochaines élections, a déclaré dimanche 9 octobre Aubin Minaku, secrétaire général de cette plateforme de soutien au chef de l’Etat, après une réunion des responsables de la MP à la ferme de Kingakati.
Dans une vidéo diffusée dimanche soir sur les réseaux sociaux, M. Minaku a indiqué que Joseph Kabila a décidé de mettre en place une cellule de coordination électorale au sein de la Majorité présidentielle. « L’autorité morale a décidé aujourd’hui de la mise en place d’une cellule de coordination électorale de la majorité présidentielle. Dès demain, nous serons informés de la direction de cette cellule et de son organisation. C’est la décision la plus importante qui a été prise ce jour », a déclaré le secrétaire général de la MP après la réunion de Kingakati.
Le rôle de cette cellule électorale est d’«aider les partis politiques de la majorité à disposer d’un schéma clair, des moyens suffisants pour gagner les élections ». « Si nous devons nous organiser maintenant, c’est parce que l’autorité morale a réitéré sa volonté ferme d’organiser les élections dans ce pays et rapidement, par le biais de la commission électorale indépendante. Nous nous focalisons sur les élections, rien que les élections », a-t-il poursuivi.
En outre, Aubin Minaku a promis que sa famille politique allait « contribuer efficacement afin que le dialogue prenne fin le plus tôt possible c’est-à-dire la semaine prochaine ». «Là où il y a eu les malentendus, nous allons vite lever les options pour que tout celui qui est de bonne foi puisse signer l’accord. Il y a eu des points de divergences entre nous et nos amis de l’opposition. Ces points de divergence seront levés dès demain, au plus tard mardi », a fait savoir le secrétaire général de la Majorité présidentielle.
Depuis le 1er septembre dernier, une frange de l’opposition, de la majorité et des représentants de la société civile prennent part à un dialogue convoqué par le chef de l’Etat pour permettre la tenue d’élections « apaisées » et « crédibles ». Mais la clôture de ce forum se fait attendre. La majorité et l’opposition ne parviennent pas à s’accorder sur l’accord politique qui doit sanctionner la fin des travaux.
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http://www.rfi.fr/afrique/20161011-rdc-questions-autour-rencontre-entre-kabila-cadres-majorite
(RDC_8) Belga – 10/10
Le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo Mapon a suspendu de ses fonctions le ministre des Affaires foncières, Gustave Boloko, pour « manquement grave », a rapporté l’agence de presse associée (APA), reçue lundi à Bruxelles et confirmant des informations circulant depuis plusieurs jours à Kinshasa. Ce ministre est soupçonné d’être impliqué dans la vente illégale de deux immeubles appartenant à la République tchèque.
- Boloko a signé un arrêté autorisant la vente pour trois millions de dollars de deux biens immobiliers soi-disant sans propriétaires et situés sur la prestigieuse avenue Colonel Tshatshi dans la commune de la Gombe, en plein centre de Kinshasa, alors qu’ils appartenaient en réalité à la République tchèque, a précisé le site d’information 7sur7.cd.
L’intérim du ministre des Affaires foncières est assuré par son collègue de la Recherche scientifique, Daniel Madimba Kalonji, ont indiqué les deux médias.
Selon 7sur7.cd, la Majorité présidentielle (MP, soutenant l’action du président Joseph Kabila), a « prenant la mesure du scandale qu’allait provoquer cette scabreuse affaire », tenté d' »étouffer ce dossier ». « Les affaires foncières sont à côté de la Justice l’un des secteurs le plus maffieux » de la République démocratique du Congo (RDC), souligne ce site.
(RDC_9) Radio Okapi – 11/10
Le Groupe parlementaire UDPS & alliés a annoncé lundi 10 octobre, la destitution de son président Samy Badibanga et de son rapporteur adjoint Amy Ambatobe. Il leur est reproché de prendre part au dialogue politique convoqué par le président Joseph Kabila en violation de la consigne officielle de ce groupe. Selon le 1er vice-président du groupe parlementaire UDPS et alliés, Jean-Claude Vuemba, les deux députés nuisent à l’honneur et à la dignité de ce groupe parlementaire.
«Pour des raisons d’éthique et de discipline, l’assemblée plénière du groupe parlementaire UDPS et alliés s’est saisi des cas de ses membres qui nuisent à l’honneur et à la dignité du groupe brillant par leur déviationnisme en servant des causes occultes et le statu-quo pendant que présentement, la nation congolaise s’engage dans le schéma irréversible du changement et de l’alternance», dit Jean-Claude Vuemba.
Le premier vice-président du groupe UDPS & alliés justifie cette décision par la volonté du groupe d’assurer sa stabilité et son avenir. «Pour mieux assurer son avenir politique, le groupe parlementaire UDPS & alliés s’est résolu de la suspension des honorables Samy Badibanga et Amy Amatobe et par conséquent de leur déchéance des fonctions respectives de président et de rapporteur adjoint de ce groupe », a poursuivi M. Vuemba qui lisait une déclaration de son groupe parlementaire.
Le nouveau bureau est présidé par le député Fabien Mutomb en remplacement de Samy Badibanga. Tous les efforts de Radio Okapi pour joindre le président déchu se sont avérés vains.
Le groupe parlementaire UDPS & alliés a rappelé son « adhésion totale » à la position du Rassemblement des Forces acquises au changement qui n’est pas partie prenante au dialogue qui se déroule à la cité de l’Union Africaine.
(RDC_10) Radio Okapi – 12/10
Le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Evariste Boshab a présenté mardi dans un document appelé « Livre Blanc » le rapport d’enquête gouvernementale sur les manifestations de l’opposition des 19 et 20 septembre qui ont dégénéré en émeutes à Kinshasa.
Ce document de 50 pages décrit en sept points le déroulement de ces manifestations, leurs conséquences, les observations des experts attitrés du gouvernement, leur évaluation, la prévention à charge ainsi que les mesures prises, a expliqué à la presse et aux ambassadeurs et corps diplomatique accrédité en RDC, le ministre Evariste Boshab soulignant que les actes décrits dans ce document « sont d’une extrême sauvagerie ». Et selon ce rapport, le bilan de ces manifestations est de trente-deux morts parmi lesquels trois policiers dont un brûlé vif et une fillette de neuf ans.
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(RDC_11) Radio Okapi – 12/10
Le Premier ministre qui va diriger la transition politique qui intervient après le 19 décembre sera issu de l’opposition qui participe au dialogue. André Alain Atundu, porte-parole de la Majorité Présidentielle (MP) estime qu’il s’agit-là d’une « responsabilité » pour l’opposition.
«Concernant l’obstacle réputé majeur dressé par la Majorité en exigeant qu’on respecte les dispositions concernant le Premier ministre, la Majorité Présidentielle aujourd’hui a accepté d’accorder ce poste à l’opposition. C’est à l’opposition d’en tirer les conséquences, d’abord sur le plan interne entre eux et que le dialogue atterrisse le plus vite par une conclusion consensuelle, par la signature de l’accord parce que l’objectif ce n’est pas se réunir indéfiniment, mais d’appliquer les dispositions nécessaires pour normaliser la vie politique en RDC », affirme le porte-parole de la MP.
Il fait remarquer que cet acte n’est pas une défaite pour la MP qui veut un aboutissement heureux du processus électoral. «La Majorité n’a pas considéré comme un handicap le fait que l’opposition obtienne la Primature. Ce n’est pas une victoire pour l’opposition. C’est une responsabilité dont ils sont investis, c’est une charge pour eux. Ils doivent se mettre à la hauteur d’abord vis-à-vis de l’opposition parce qu’ils doivent être unis autour de cette option, ensuite, vis-à-vis de la MP, de la classe politique et de la population. C’est plus une responsabilité qu’un honneur», note André Alain Atundu.
L’opposant José Makila qui fait partie du groupe des négociations pour le compte de l’opposition politique, indique que sa plateforme politique n’est pas encore officiellement notifiée de cette concession faite par la MP.
Sur les onze points de divergences entre la Majorité Présidentielle et l’opposition politique, huit sont aplanis, révèlent certains cadres qui participent à ce forum.
La facilitation avait mis en place, depuis le 1er octobre 2016, un groupe de travail pour aplanir les divergences entre les parties prenantes au dialogue. La facilitation attend les résultats de ce travail pour convoquer la plénière afin de clôturer les travaux du dialogue par la signature d’un accord politique.
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(RDC_11_1) Radio Okapi – 14/10
Le député national Toussaint Alonga a relancé, mercredi 12 octobre, la question de la détention de la double nationalité détenue par certains Congolais dont les officiels en violation de la constitution. Il a initié une question orale avec débat pour que les détenteurs de la double nationalité, qui dirigent différentes institutions, soient poursuivis par la Justice.
Toussaint Alonga estime qu’il est inadmissible que le pays soit géré par des personnes détenant deux nationalités, violant ainsi l’article 10 de la constitution. « Le constituant de 2006 a défini et posé les principes, notamment l’article 10 qui interdit formellement à tout Congolais de détenir concurremment une nationalité étrangère avec la nationalité congolaise. Aujourd’hui, nous avons le mérite d’amener cette question pour qu’au niveau de notre Assemblée nationale cette question soit débattue. On ne peut pas comprendre que les Congolais qui exercent de hautes fonctions de la République soient détenteurs d’autres nationalités; Nous allons demander au ministre de la Justice de poursuivre, quels que soient leurs noms, les Congolais qui sont détenteurs de double nationalité», indique-t-il.
Le député national veut mettre fin au moratoire adopté en 2007 à l’Assemblée nationale, parce qu’il a un caractère anticonstitutionnel. «Je n’aime pas qu’on parle du moratoire, parce que le moratoire en soi c’est un outrage à l’égard du peuple congolais. Le moratoire n’est rien d’autre qu’une violation intentionnelle, et par une institution de la République, de la constitution», dénonce Toussaint Alonga.
La question d’une nationalité multiple suscite beaucoup des controverses en RDC. En 2007, les députés à double nationalité étaient menacés d’invalidation, mais avaient bénéficié d’un délai de grâce pour régulariser leur situation. Mais ce moratoire n’a jamais été levé.
Justice, Droits de l’homme…
(RDC_12) Radio Okapi – 8/10
Le Tribunal militaire de garnison de l’Ituri a condamné, jeudi 6 octobre, seize Maï-Maï Simba à des peines allant de six à vingt ans de servitude pénale, à Mambasa, territoire situé à 165 km au Sud-Ouest de Bunia.
Ces miliciens sont poursuivis notamment pour participation au mouvement insurrectionnel et au meurtre du chef de collectivité de Babila Babombi, en territoire de Mambasa (Ituri). Quatre militaires dont deux officiers avaient été tués au cours de cette attaque armée et plusieurs miliciens blessés par balles.
Selon l’auditorat militaire, un des miliciens a écopé de six ans de servitude pénale, six autres à dix ans de prison et deux autres encore à quinze de servitudes pénales.
Le tribunal militaire garnison de l’Ituri a également condamné sept miliciens pour assassinat du chef de la localité de Babila Babombi, Jules Asunya. Six parmi eux ont été condamnés à vingt ans de prison et un autre à douze mois de servitude pénale avec sursis. Ce dernier a bénéficié de circonstances atténuantes à cause de son état de santé précaire et de son âge avancé, soit 85 ans. Cinq autres personnes impliquées dans l’attaque de la localité de Babila Babombi ont été acquittées faute preuves. Cette attaque avait été perpétrée en avril dernier.
(RDC_13) AFP – 11/10
Les anciens enfants soldats forcés à combattre dans une milice congolaise il y a une dizaine d’années restent stigmatisés, éprouvent des sentiments suicidaires et vivent dans une peur constante, ont souligné mardi des experts devant la Cour pénale internationale.
La CPI tient mardi et jeudi pour la première fois des audiences publiques sur d’éventuelles indemnisations destinées aux victimes de crimes de guerre perpétrés en République démocratique du Congo (RDC).
Absent mardi devant la Cour, Thomas Lubanga avait été reconnu coupable en 2012 d’avoir enrôlé des enfants, dont certains à peine âgés de onze ans, et de les avoir utilisés comme soldats ou gardes du corps en 2002 et 2003 en Ituri, dans le nord-est de ce pays d’Afrique centrale. L’ancien chef de l’Union des patriotes congolais (UPC) avait écopé de 14 ans de prison. Mais la Cour basée à La Haye a jugé qu’il devait payer « personnellement » des indemnisations à ceux qui ont souffert sous sa coupe.
Aujourd’hui, les victimes sont « souvent oubliées et très vulnérables, souffrant leur vie durant des conséquences de leur stigmatisation », a expliqué aux juges James Mehigan, avocat de l’ONG Child Soldiers International. De retour chez elles, parfois après plusieurs années et souvent avec un enfant issu des viols dont elles ont été victimes, de nombreuses filles qui avaient été forcées, en même temps que les garçons, à intégrer les rangs de la milice sont rejetées par leurs familles et communautés. Jugées indignes du mariage, elles sont condamnées à vivre dans la pauvreté et l’isolement.
Gagnées par un sentiment d’impuissance, « beaucoup ont songé au suicide », a révélé Brigid Inder, directrice exécutive de Women’s Initiatives for Gender Justice, « et le rejet de la communauté renforce leur sentiment de douleur ». La plupart d’entre elles souhaitent avant tout « retourner à l’école », souligne M. Mehigan, pour « apprendre et gagner à nouveau le respect de leur communauté ». Mais, alors que le responsable de leurs souffrances purge la fin de sa peine dans une prison congolaise et devrait être libéré d’ici 2019, les victimes craignent des représailles si elles parlent. Car Thomas Lubanga n’a jamais « reconnu ses crimes ou exprimé ses excuses », a souligné Mme Inder, tandis que le très influent UPC reste « une force politique active en Ituri ». Il existe donc de « grandes inquiétudes concernant la sécurité » des victimes de l’ancien chef de guerre, selon la directrice de Women’s Initiatives. A ses yeux, le gouvernement congolais devrait s’excuser publiquement pour avoir échoué « à protéger les enfants de l’Ituri », cette région riche en or notamment, en proie à des violences qui ont fait quelque 60.000 morts depuis 1999.
Un million d’euros a été alloué au dossier par le Fonds au profit des victimes, qui reçoit des contributions volontaires versées par les gouvernements membres de la CPI, d’organisations internationales et de particuliers. Cet organe indépendant mis en place par le Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, demande notamment l’approbation des juges pour son plan d’action de trois ans visant à « réconcilier les victimes avec leurs familles et les communautés affectées ».
Cependant, les experts souhaitent que la Cour accorde un montant plus élevé et une durée de cinq ans, temps nécessaire à la mise en place de programmes d’éducation, d’aide psychologique et de centres médicaux spécialisés. La proposition du Fonds est « manifestement insuffisante », d’après Mme Inder, qui suggère entre 1,5 et 1,8 millions d’euros par an durant cinq ans. Une décision concernant le programme du fonds et le montant total des indemnisations sera rendue à une date ultérieure.
Le Fonds, qui évoque 3.000 enfants soldats présents au sein des rangs de l’UPC à l’époque, a également été chargé d’évaluer le nombre de victimes concernées, établi à 31 jusqu’à présent. Pour l’organe indépendant, l’échelle des réparations est « de moins en moins évidente » alors qu’il n’est pas certain que la « chambre approuvera des dizaines, centaines ou des milliers de victimes comme des personnes ayant droit à des réparations ».
Relations extérieures
(RDC_14) Radio Okapi – 8/10
Le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda a annoncé, vendredi 7 octobre, des mesures de restriction de délivrance de visas accordés aux officiels belges.
Dans un communiqué de presse, le chef de la diplomatie congolaise évoque notamment le principe de réciprocité pour annoncer que « des mesures de restriction de délivrance de visas similaires à celle décrétée par la partie belge à l’endroit des autorités congolaises vont, à dater de ce jour être appliquées aux officiels belges ».
Raymond Tshibanda a fait cette annonce un jour après que Bruxelles a décidé de limiter à six mois maximum la durée des visas accordés aux responsables de la RDC porteurs de passeports diplomatiques. «Entre partenaires qui se vouent considération et respect, le dialogue est certes de mise. Il est cependant censé de se faire par la voie diplomatique et non à travers la presse. Bien plus, si des conseils ou suggestions sont les bienvenues, aucune invective ou injonction de quelque nature que ce soit, n’est acceptable», a souligné Raymond Tshibanda.
De son côté, le gouvernement belge a affirmé avoir levé cette option en raison de l’évolution de la situation politique en RDC.
(RDC_15) Belga – 10/10
L’envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs, Thomas Perriello, effectue cette semaine une tournée en Europe pour tenter de renforcer la coordination entre Washington et l’UE et avec l’espoir que les ministres des Affaires étrangères des 28 adopteront lundi prochain des « conclusions fortes » sur la République démocratique du Congo (RDC), un pays au bord, selon lui, d’une grave crise de régime.
« Nous espérons qu’ils envisageront sérieusement la question des conséquences individuelles envers les acteurs les plus responsables de violences et de violations des droits de l’Homme », a-t-il affirmé lundi au cours d’un entretien accordé à l’agence Belga lors de son passage par Bruxelles, mais sans jamais utiliser le mot « sanctions ».
Washington a déjà imposé des sanctions contre trois généraux de l’armée et de la police congolaises pour leur rôle dans la répression des « libertés et droits politiques du peuple congolais. « Nous sentons qu’il y a eu un fort alignement entre les Etats-Unis, l’Europe et nos homologues africains dans le partage de l’analyse de la situation, qui (se caractérise par) une crise extrêmement sérieuse en devenir, mais qui est entièrement évitable », a ajouté M. Perriello, parlant d' »urgence ».
Selon M. Pierrello, qui agit au profit du secrétaire d’Etat américain, John Kerry, le gouvernement congolais peut résoudre la crise de légitimité qui se profile « simplement en montrant son engagement envers un transfert démocratique du pouvoir et (l’organisation) des élections » dans un délai raisonnable – l’année 2017 mentionnée par des experts indépendants plutôt que la fin 2018 suggérée par la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Il a évoqué « le désir large » parmi la population congolaise pour des élections dans un délai court.
L’envoyé spécial américain a rappelé le soutien des Etats-Unis et de la communauté internationale au « dialogue national » lancé le 1er septembre à Kinshasa à l’initiative de M. Kabila mais sous accompagnement international, sous la direction de l’Union africaine (UA) pour préparer des élections « crédibles et apaisées ». « Nous avons besoin d’un processus plus inclusif » et « d’urgence », a souligné M. Pierrello, dans une allusion au boycott de ce forum par une large frange de l’opposition, rassemblée autour de l’opposant historique Etienne Tshisekedi wa Mulumba.
Le diplomate américain a toutefois exclu l’imposition de sanctions contre des opposants qui persisteraient à refuser de participer à ce dialogue. « Nous apprécions que l’opposition se soit dans l’ensemble engagée à la non-violence, ce qui n’a pas toujours été le cas » en RDC. Mais nous avons dit clairement que s’ils se résolvent à la violence, cela provoquerait probablement des sanctions américaines », a-t-il expliqué, en citant le cas du Burundi, où Washington a sanctionné tant des proches du régime que des opposants ayant pris les armes ou impliqués dans une tentative de coup d’Etat.
(RDC_16) Belga – 11/10
Le groupe socialiste du Parlement européen a tiré mardi la sonnette d’alarme sur la situation en République démocratique du Congo (RDC), « une bombe à retardement » à l’approche d’élections incertaines, en réclamant l’instauration de sanctions individuelles contre des Congolais responsables du blocage électoral et de la répression de la contestation populaire.
« Nous demandons à Federica Mogherini (la haute représentante pour la politique étrangère et de sécurité de l’UE, ndlr), d’utiliser tous les moyens » pour faire pression sur le président congolais Joseph Kabila afin qu’il cesse de s' »agripper au pouvoir » – alors que son second mandat de chef de l’Etat expire le 19 décembre prochain – et respecte la Constitution, y compris des sanctions individuelles, a affirmé le président du Groupe des Socialistes et des Démocrates (S&D) au Parlement européen, Gianni Pittella, au cours d’une conférence de presse à Bruxelles.
Les socialistes européens ont également demandé au régime au pouvoir à Kinshasa de fixer au plus vite la nouvelle date de l’élection présidentielle, initialement prévue en novembre. « La RDC est une bombe à retardement, si la RDC explose, le continent va exploser », a pour sa part prévenu l’envoyée spéciale du Groupe S&D au Kivu (est de la RDC), Elena Valenciano, en affirmant que les sanctions sont « indispensables », et rapidement.
La situation en RDC figurera lundi prochain à l’agenda des ministres européens des Affaires étrangères lors de leur réunion mensuelle à Luxembourg. Le chef de la diplomatie belge, Didier Reynders, a déjà évoqué des « conclusions fortes » de la part de l’UE.
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(RDC_17) AFP – 11/10
La crise politique née de l’apparente volonté du président Joseph Kabila de rester à la tête de la République démocratique du Congo (RDC) est susceptible de dégénérer en violences de masse dans le pays, a prévenu mardi l’envoyé spécial des Nations unies dans l’ex-Congo belge et Zaïre.
« La République démocratique du Congo est entrée dans une période extrêmement risquée pour sa stabilité », a déclaré Maman Sambo Sidikou devant le Conseil de sécurité, ajoutant qu’il n’y avait « pas de solution immédiate en vue » à la crise.
Toutes les parties semblent « de plus en plus vouloir recourir à la violence » et les perspectives de négociations politiques s’amenuisent. « Si l’on continue dans cette trajectoire je pense que des violences à grande échelle sont inévitables », a poursuivi le diplomate nigérien.
Une série d’affrontements meurtriers s’est produite en septembre dans la capitale Kinshasa, quand des manifestations de l’opposition demandant la démission de M. Kabila ont été réprimées par la police. Au moins 49 civils ont été tués, 38 par arme à feu et les autres brûlés vifs ou à coups de machette, a encore dit M. Sidikou.
La mission de l’ONU en RDC (Monusco) a noté l’implication de la garde présidentielle de Joseph Kabila dans ces violences, mais des « acteurs non-étatiques » étaient aussi en cause. M. Sidikou, qui dirige la Monusco (22.000 Casques bleus et autres), a prévenu que celle-ci serait dans l’impossibilité de garantir la protection des civils si le pays tombe dans le chaos.
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(RDC_18) Radio Okapi – 13/10
La mission de l’organe de coopération politique, défense et sécurité de la Communauté de développement de l’Afrique Australe (SADC) invite « les membres de l’opposition hostile au dialogue » à rejoindre ce forum en vue d’un accord inclusif. C’est ce qui ressort du communiqué final qui a sanctionné la clôture des consultations des acteurs politiques de la RDC que cette délégation a initié depuis mardi à Kinshasa.
Dans ce communiqué, la délégation de la SADC indique avoir noté «un progrès encourageant dans le dialogue national ainsi que dans le processus d’enrôlement des électeurs par la CENI». Pour cela, elle invite tous les acteurs politiques à «créer un environnement propice à la tenue des élections libres, justes, transparentes et crédibles».
Cette délégation était dépêchée par la SADC pour évaluer l’évolution de la situation politique et de sécurité en RDC, notamment les efforts en cours pour la sauvegarde de la paix et de la stabilité politique du pays. Elle était conduite par le ministre tanzanien des affaires étrangères et de la coopération de l’Afrique de l’Est, Dr Augustine Mahiga. Faisaient partie de cette délégation, le ministre angolais des relations extérieures, Georges Rebelo Chikoti et du vice-ministre mozambicain de la défense nationale, Patricio José.
RWANDA
Relations extérieures
(RWA_1) RFI – 9/10
Le parti des Forces démocratiques unifié (FDU) – formation non reconnue par les autorités rwandaises et présidée par l’opposante rwandaise emprisonnée Victoire Ingabire – a salué, samedi 8 octobre, la résolution votée jeudi par le Parlement européen. Cette résolution demande la révision du procès de l’opposante condamnée en appel, en 2013, à 15 ans de prison notamment pour « minimisation du génocide » et « conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre ». Derrière cette résolution, votée à moins d’un an de la présidentielle au Rwanda, le Parlement européen critique plus généralement la situation des Droits de l’homme dans le pays.
Dans sa résolution, le Parlement européen estime que le procès en appel de Victoire Ingabire n’a pas été « conforme aux normes internationales » et appelle donc à une « révision rapide et impartiale » du procès de l’opposante. Plus généralement, la résolution « condamne tout acte d’intimidation, arrestations, détentions et poursuites » d’individus « uniquement parce qu’ils ont exprimé leurs opinions ».
Ainsi, le Parlement de Strasbourg demande au gouvernement rwandais d’étendre ses progrès en matière de développement économique et social au domaine des Droits de l’homme et d’assurer une élection présidentielle en 2017 « crédible et transparente ».
Boniface Twagirimana, le vice-président des FDU, le parti de Victoire Ingabire, a salué cette résolution, tout en estimant que les députés européens doivent aller plus loin. « L’union européenne avait aussi élaboré une résolution, je crois en 2013, mais le gouvernement rwandais n’a rien changé. Ce qu’il faut faire, c’est vraiment prendre des mesures contraignantes à l’encontre du gouvernement rwandais pour changer son attitude », a tenu à souligner Boniface Twagirimana.
Les autorités rwandaises n’ont pas réagi au vote du Parlement mais, plus tôt dans la semaine, trois parlementaires rwandais avaient dénoncé le projet de résolution le qualifiant de « distorsion délibérée des faits ».
Quant à Frank Habineza, président du Parti démocratique vert, seule formation d’opposition légalement enregistrée dans le pays, il a applaudi en qualifiant cette résolution du Parlement européen comme étant « importante pour le développement de la démocratie et des libertés ».
Lire le texte de la résolution sous :
Écouter aussi l’intervention de Louis Michel s’opposant à la résolution sous :
https://www.youtube.com/watch?v=iYBi_fWt6gE
(RWA_2) RFI – 11/10
Devant le Parlement, ce lundi 10 octobre, lors d’un discours à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire, le président rwandais a implicitement menacé Paris d’une nouvelle rupture des relations diplomatiques. Ses propos font suite à la réouverture, la semaine dernière, par les juges français, de l’enquête sur l’assassinat, le 6 avril 1994, de l’ex-président rwandais Juvénal Habyarimana. Cet attentat est considéré comme l’élément déclencheur du génocide de 1994. Sept proches de Paul Kagame sont mis en cause. Les enquêteurs français souhaitent entendre Kayumba Nyamwasa un ancien militaire rwandais entré en dissidence et qui accuse le chef de l’Etat rwandais d’être l’instigateur de l’attentat.
Depuis 2012, la thèse d’un attentat perpétré par des extrémistes hutus semblait privilégiée par les juges français. L’enquête avait été close et on s’attendait à un non-lieu pour les proches de Kagame, mais le projet d’entendre l’ex-général Nyamwasa relance l’affaire.
Le président rwandais a d’abord dit qu’il n’avait pas de problème avec ça. Puis, il a haussé le ton, sous-entendant à nouveau une complicité de Paris dans le génocide. « Tout recommencer signifie que je dois rappeler, à certaines personnes, que le système judiciaire rwandais n’est pas subordonné aux intérêts français. C’est la France qui devrait être sur le banc des accusés et jugée… et personne au Rwanda », a déclaré le président rwandais.
Paul Kagame n’en est pas resté là. Il s’est adressé aux diplomates et leur a rappelé, de manière voilée, la rupture diplomatique entre Paris et Kigali. « Souvenez-vous. Autrefois, lorsqu’au lieu d’aller chercher un visa à l’ambassade de France vous alliez dans une autre ambassade. Tout recommencer peut à nouveau signifier cela. Si, tout recommencer doit s’assimiler à une épreuve de force, nous aurons une épreuve de force », a-t-il affirmé.
La France et le Rwanda avaient rompu leurs relations diplomatiques entre 2006 et 2009. L’ambassade de France à Kigali avait fermé, suite à l’émission d’un mandat d’arrêt contre les proches du président Kagame. Les mêmes proches dont les avocats attendaient un non-lieu dans cette affaire.