Parodie de justice à Butare
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Un nettoyage lent et progressif des intellectuels HUTU, organisé et exécuté avec la complicité des juridictions GACACA est en cours au Rwanda.

Les citoyens honnêtes observent impuissants des injustices, la panique et la psychose règnent dans le camp des HUTU, tous présumés comme ayant trempé dans le génocide de 1994. Aussi, certains rescapés du génocide qui connaissent bien ce qui s’est passé sont-ils désemparés de voir comment les innocents sont condamnés par les juges des GACACA, qui se basent sur leurs sentiments hostiles envers les HUTU et les faux témoignages orchestrés en avance pour prononcer des verdicts qui sont connus avant même que le procès se tiennent.

Le cas des employés ou ex-employés du Centre hospitalier universitaire de Butare (CHUB), ancien hôpital universitaire de Butare témoigne de la volonté du régime de Kagame Paul de décapiter les Hutu des intellectuels et leaders honnêtes. Nous disons bien honnêtes ici car certains HUTU qui ont des preuves d’avoir participé aux activités liées au génocide sont approchés et intégrés dans le système politique actuel comme paravent et marionnettes à l’unité et réconciliation du peuple rwandais. Les cas couramment cités sont connus de tout le monde.

Au CHUB, on plaisante que les procès d’aujourd’hui représentent le dessert des juges à Butare, au tribunal GACACA de Mamba et de Ngoma. Tous les mercredis sont des jours de GACACA, le travail est suspendu, le peuple est obligé d’assister aux procès et attend stupéfait les martyrs du jour. Martyrs, dit-on car il n’y a que les sentiments de haine qui dirigent le procès. Dès le mois de juillet 2007, le cas de l’hôpital a retenu l’attention de GACACA du tribunal de Butare, dirigé par le président Ndahumba Jean Baptiste.

Les accusés qui comparaissent sont entre autres Dr Nsengiyumva Népo, Dr Habarugira Pascal, Dr Bigirimana Ignace, Dr Bruno Ngirabatware, etc. Beaucoup d’autres médecins ont été accusés, certains sont encore au travail, d’autres sont en exil. Le but est de tout faire pour éliminer le maximum du personnel médical dans le système de santé au Rwanda soit par l’emprisonnement, la terreur menant à l’exil et le renvoi. Le cas de renvoi a surtout visé les médecins de l’Hôpital Roi Fayçal de Kigali il y a quelques années dont Dr Habyarimana Jean Baptiste, Dr Nsengimana Vincent, Dr Barbara, etc.

Le nettoyage du système de santé des cadres HUTU est une action qui démarre après le génocide. Certains rescapés et le régime en place se vengent sur les gens de l’ethnie ayant participé au génocide et sur les autres qui étaient accusés d’avoir lié des amitiés avec les HUTU et que cela les aurait aidé à survivre. Parmi les victimes du CHUB, on cite Dr Gatera Geoffrey (mort en Prison), Dr Kageruka Martin (condamné à mort dans un procès scandaleux), Dr Twagirayezu Emmanuel (libéré après une longue période d’emprisonnement) .

Aujourd’hui, même les personnes haut placées n’hésitent pas à déclarer que « le cas de Butare est connu », on sait que ces médecins ne sont pas coupables de la plupart des actes dont on les accuse, mais ceux qui connaissent la vérité regardent sans pouvoir rien dire ni faire.

I. QUI FAIT QUOI dans cette mascarade de BUTARE (actuellement dénommé HUYE, Province du SUD) ?

Pour le cas du Centre hospitalier de Butare, un groupe de femmes (voir ci – dessous : Rose, Mélanie, Aloysie, Chantal, voir ci-dessous de 1 à 4), toutes rescapées du génocide de 1994, a été recruté surtout dès les années 1996/1997 par la Direction de l’Hôpital de l’Université. Ce sont des individus qui font partie d’un grand groupe qui s’affichent mais tous ceux qui les poussent ne sont pas bien connus à cause des subterfuges qu’ils utilisent. Ce groupe est actuellement composé de célèbres spécialistes du mensonge et qui s’exhibent dans les tribunaux même à Arusha et dont les plus connus sont :

Bulizihiza Rose, agent CHUB

Mukarubibi Mélanie , agent CHUB

Nyirankuliza Aloysie, agent CHUB

Mukarubayiza Chantal , agent CHUB

Kayitenkore Boniface, ex – agent CHUB

Mukamudodo Emertha, agent CHUB

Kamanzi Raphael, ex- agent du CHUB et actuellement travaillant au Centre Psychiatrique de Kabutare

Mukamusonera Devota

En dehors de l’hôpital, ce groupe inclut entre autres

Uwizeyimana Louise

Mukaneza Chantal

Mukagatare Immaculée

Kanayire Laurence

Bien qu’il soit difficile d’identifier beaucoup d’entre eux, ceux qui poussent et encadrent les faux témoins sont notamment:

Dr Nicodème Rukeribuga, Directeur du Centre Hospitalier de Butare

Gafazari Marie, agent du CHUB

Gatera Laurent, Homme d’affaires, Bar IGISAZA, Ville de Butare

Ngoga Martin, Procureur Général de la République

Mukamabano Cécile, veuve du Dr Mbarutso Etienne

Gumuyire Joseph, agent CHUB

Mbishibishi Léonie, juge au tribunal de Gacaca, cellule Mamba, Butare

II. Que ce qui justifie le silence des témoins à décharge ?

A la fin des scènes de chaque mercredi, jour de Gacaca dans la ville de Butare, des comportements bizarres, des murmures et commérages s’observent ou se font entendre de part et d’autres :

Ø Les faux témoins sont en fête

Ø Les juges et complices sont satisfaits

Ø Les accusés dans le désarroi

Ø Ceux qui connaissant la vérité mais qui n’osent dire un mot sont dans la révolte

Ø Les intellectuels hutus dans la panique.

Aux dires de ceux qui détiennent la vraie information sur le génocide et sur le comportement des accusés pendant cette période, les raisons de leur silence sont variées mais voici les plus couramment évoquées :

Pour les rescapés du génocide :

Perte de la qualité de membre du Fonds d’Assistance aux rescapés du génocide (FARG) : Mélanie Mukarubibi aurait déjà subi cette menace lorsqu’elle a essayé de décharger Mme Runuya Jeanne ; Uwitonze Marie, agent du CHUB aurait été menacée à cause de sa lenteur dans l’acceptation de faire de faux témoignages)

Perte de tous les droits liés à la possession de ladite carte : soins médicaux, scolarisation des enfants, logement, moyens de subsistance, …

Stigmatisation de la part de la communauté des rescapés

Menaces physiques de la part de ceux qui organisent des complots liés aux arrestations et aux procès

« Se faire voir pour rien » c’est-à-dire, s’afficher dans le public assistant aux tribunaux Gacaca alors que votre témoignage ou informations ne sera pas considérés

Avoir déjà accepté et consommé l’argent pour faire un faux témoignage et impossibilité de faire la marche en arrière (corruption des témoins à charge)

Perte d’emploi comme celles qui ont été engagées pour charger les employés du CHUB (Rose, Mélanie, Aloysie et Chantal)

Perte de sources de revenus : Gain de corruption, gains des missions à Arusha et dans d’autres pays étrangers comme le Canada, la Belgique, la France, …

Pour les autres :

Inutile de s’afficher pour donner un témoignage qui ne sera pas tenu en considération par les juges

Peur d’être assimilé aux auteurs du génocide

Peur d’être accusé d’opposant aux tribunaux Gacaca

Peur d’être indexé comme celui qui dénie le génocide

Peur de subir l’emprisonnement que subissent souvent ceux qui sont considérés comme « refus d’information » quand vous donnez une information de nature à contredire les témoins privilégiés (faux témoins cités ci –haut)

Perte d’emploi

III. Possibilité Stratégie de protection des témoins à décharger comme Arusha protège ses témoins?

A cause de ces raisons, la question de la protection des témoins à décharge au Rwanda devrait être examinée sérieusement. La plupart de personnes donnent leurs versions des faits mais à la condition de ne pas révéler leur identité à qui que ce soit. Or, ce genre de témoignage n’est pas recevable par le tribunal GACACA. Par exemple, beaucoup de gens peuvent démontrer dans les moindres détails que certains témoins n’ont jamais été dans les endroits comme l’hôpital de Butare où ils accusent les gens (cas de Rose Bulizihiza, cas de Nyirankuliza Aloysie, cas de Mukamudodo Emeritha), d’autres ne connaissaient pas les gens qu’ils accusent et parfois ils ne peuvent pas identifier clairement l’accusé qu’ils sont entrain de charger et d’autres encore reconnaissant qu’ils ont été corrompus pour faire un tel travail, etc.

Un membre de la partie civile et témoins (Uwizeyimana Louise) exhibe une cicatrice comme preuve de blessure pendant le génocide (blessée par le Dr Gatera) alors qu’il y a ceux qui savent que cette blessure date de longtemps après le génocide à la suite d’une bagarre entre cette femme et une prostituée.

Beaucoup de personnes déclarent que l’un ou l’autre des personnes citées ci- haut les aurait approché pour les inviter à faire partie de témoins à charge mais qu’ils auraient refusé car, on leur demandait d’accuser les médecins et d’autres personnes pour des cas de victimes du génocide dont ils connaissaient la vérité des circonstances de leur mort ! Même parmi les faux témoins cités ci- haut, il y en a qui scandent qu’ils vont continuer à charger les innocents pourvu que le tribunal accepte leurs dires et qu’ils y gagnent leur subsistance.

Etant donné que la plupart de ceux qui chuchotent ces informations sont des rescapés du génocide, ils expriment aussi leur déception du fait que beaucoup d’éléments du système judiciaire et Gacaca sont corrompus et qu’il n’y voit personne ayant la volonté de faire appliquer une justice équitable.

Les tribunaux GACACA s’imposent en partie aujourd’hui comme un instrument juridique pour continuer les violences et exactions envers ceux que le régime en place veut exclure.

Un observateur indépendant ayant assisté aux procès GACACA de Butare

Septembre 2007

Ngarambe ka Ngango wa Nturo

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