Violation de la 3ème Convention de Genève de 1949 par le Rwanda avec la complicité de la presse internationale et le silence de la communauté internationale.
Mutobo est ce centre situé au nord du Rwanda sur la route Ruhengeri-Gisenyi et qui accueille des combattants des FDLR ou de RUD-Urunana capturés en RDC ou qui se rendent à l’armée rwandaise. Ce lieu est devenu un point de passage obligé pour tous les visiteurs qui arrivent au Rwanda. Que ça soit les journalistes, les personnalités politiques, les membres des ONG, etc., tous doivent faire le pèlerinage à Mutobo pour observer et assister aux tortures psychologiques infligés à ces prisonniers de guerre. Le centre revient en deuxième position des sites à visiter après le mémorial de Gisozi.
Leur statut de prisonniers de guerre ne fait aucun doute. L’article 4. de la troisième Convention de Genève de 1949 relative au traitement des prisonniers de guerre définit le prisonnier de guerre comme : « …combattant qui a été capturé. Cela peut être un soldat d’une armée, un membre d’une milice ou encore certains civils comme les résistants. »
Presque journellement, ces prisonniers de guerre sont exposés à la presse dans des show médiatiques au cours desquels ils doivent invariablement répéter les rudiments inculqués par leurs geôliers :
– Exprimer leurs regrets ;
– Louer le régime en place qui les « a bien accueillis » ;
– Dénoncer leurs anciens supérieurs et inviter leurs anciens camarades à les rejoindre…
Bref, Mutobo est devenu un des instruments les plus performants de propagande politique du régime en violation des Conventions de Genève de 1949 ainsi que de leurs Protocoles additionnels de 1977.
Les personnalités politiques étrangères, les membres des ONG, les journalistes de la presse internationale qui visitent Mutobo se rendent complices de la violation de la 3ème Convention de Genève de 1949 dans ces articles 13, 14 et 17 qui obligent les états signataires (dont le Rwanda) à « …traiter humainement les prisonniers ; la torture et tous les actes de pression physique ou psychologique sur ces derniers sont interdits ».
Il est étonnant et à la limite révoltant que la communauté internationale se rende complice et même encourage un régime dictatorial à continuer à violer les conventions et traités qu’il a lui-même ratifiés. Même le Comité International de la Croix Rouge (CICR) de Genève, pourtant garant de ces conventions, n’ose pas lever le petit doigt. Il est interpelé et il y va de sa crédibilité.
Emmanuel Neretse.
25/01/2010
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