Emmanuel Munyaruguru, de Terram Pacis, dans le collimateur des autorités de Kigali
+
Rubrique : Actualité
Mot-clés : , ,

Publié le 12 Juil 2010 par Gaspard Musabyimana

Contre une nouvelle prise à partie de Mr Emmanuel Munyaruguru, un membre de notre organisation, dans le dossier de rapatriement des refugies rwandais et celui d’une éventuelle invasion du Rwanda.

Ces derniers jours, un membre de Terram Pacis, Emmanuel Munyaruguru, est dans l’œil du cyclone de certains experts des Nations-Unies. Ils font circuler des rumeurs ou confectionnent encore des rapports, sur fond de fausses informations, comme quoi il serait en train, avec d’autres réfugiés rwandais, de mettre en place une force d’invasion du Rwanda.  

Comme à l’accoutumé, ces experts puisent dans des dossiers de diversion fabriqués par Kigali avec de faux témoins pour corroborer ses élucubrations au lieu de s’atteler aux problèmes réels auxquels il doit faire face.

C’est ainsi que Munyaruguru a été surpris d’entendre dire sur les ondes, par un militaire démobilisé dit colonel Nzitonda alias Rushdi, qu’il ne connaît pas personnellement, que certains réfugiés dont lui-même, empêcheraient des réfugiés installés en RD Congo de rentrer au Rwanda.

Ces affirmations sont fausses et non fondées.

Pour rappel, la Fondation Terram Pacis /Terre de Paix-Agakiza, dont Emmanuel Munyaruguru est membre, a pour but la culture démocratique et la promotion des idéaux d’égalité, de fraternité, d’unité, de justice sociale, du respect de tout homme, de la propriété privée, de la paix ; bref de l’enseignement social de l’Eglise dont l’amour de Dieu et celui de son prochain. Terre de Paix Agakiza n’est ni un parti politique, ni une organisation de masser mais un lieu, un instrument de concertation, de dialogue et de réconciliation.

La vision d’Agakiza est un monde de paix débarrassé de faim, de conflits de haine, d’injustice et de discriminations ; un monde où toutes les nations et les peuples vivent dans une parfaite entente entre eux dans l’entière fraternité, et en harmonie avec la nature, bref, un monde où tout un chacun vit et pratique la culture de la paix, les fondements de la démocratie et de la chrétienté.

La position d’Agakiza sur la question des réfugiés rwandais qui sont au Congo et ailleurs a été clarifiée à plusieurs occasions.

En effet, dans une lettre du 12 janvier 2010 , Terram Pacis a interpellé Monsieur Antonio Guterres, Haut Commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés, au sujet de ses récentes conclusions lors de sa visite au Rwanda le 20 octobre 2009 pour « une issue appropriée et efficace » à la situation de réfugiés entre autres en arrêtant dans une clause la cessation du statut de réfugié pour les exilés de ces pays, dont le Rwanda.

L’Agakiza l’appelait à remédier à une situation désespérante des réfugiés rwandais qui s’installait sans que le HCR s’implique réellement dans une solution durable, pacifique, digne et humaine.

Terram Pacis demandait au HCR de respecter les droits des réfugiés ou du moins les clauses de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme sur le cas du Rwanda dont le conflit a déjà fait de nombreuses victimes et de jeté de milliers de personnes en exil. Terram Pacis est est d’avis que depuis de longues années, le problème des réfugiés rwandais a été mal géré par les Nations Unies.

Comme signalé dans notre lettre du 19.4.2010, notre conviction est que le Rwanda a plus besoin de faiseurs de paix que de seigneurs de guerre. Le Rwanda étant un pays qui connaît des événements sanglants depuis des décennies, il a besoin d’un dirigeant qui se soucie de tous ses habitants et de tous les enfants du pays disséminés de par le monde pour une raison ou une autre.

Le pays a besoin d’un dirigeant qui panse les plaies au lieu de les ouvrir encore plus. Mais nous constations que malheureusement c’est le contraire auquel on assistait. Au vu de ce constat inquiétant, nous demandions à tous les pays, surtout ceux de la région des Grands-Lacs africains, d’accorder un statut de réfugiés à tous les Rwandais aujourd’hui pourchassés de part et d’autres.

Nous en appelions au jugement et à l’autorité de Mr le Secrétaire Général des Nations-Unies, en tant que garant de la sécurité mondiale et du respect des droits de l’homme, de protéger la population rwandaise contre les violences verbales de la part de leurs dirigeants.

En date du 6.4.2010, nous avions écrit une lettre de protestation contre le refus d’octroi du statut de réfugié aux rwandais disséminés en RDC car de nouvelles officielles concordantes venant du Rwanda et de la RDC faisaient état de l’existence d’un Accord resté secret entre Kigali et Kinshasa visant le non-octroi du statut de réfugié aux Rwandais perdus dans l’Est-Congolais. Ledit accord excluait la ré-installation de ceux-ci comme alternative au rapatriement forcé.

La fondation Agakiza était en outre profondément consternée et inquiète à cause des massacres et des extraditions des réfugiés rwandais qui se déroulent dans la Région des Grands Lacs. En effet, on ne peut pas rapatrier les réfugiés au moment où il y a des signaux qui montrent que tout est en place pour une instabilité majeur au Rwanda. En plus des élections qui sont un facteur naturel déstabilisant pour des dictatures, comme celle du Rwanda, qui restent imperméables aux systèmes démocratiques. Ces élections arrivent au moment où la famine fait rage et qu’un mécontentement s’observe non seulement dans la masse populaire mais aussi dans l´élite proche du pouvoir, ce qui est un fait plutôt inquiétant.

Nous tenons à resouligner que c’est la situation socio-politique qui prévaut au Rwanda qui non seulement empêche les réfugiés de rentrer mais en plus est en train d’entraîner d’autres sur les routes de l’exil.

C’est le Rwanda et lui seul qui, par un changement d’attitude et de langage, peut contribuer au retour des réfugiés.

Dans notre lettre du 19.04.2010, nous dénoncions les discours du président rwandais qui a comparé des réfugiés à des «déchets humains» et qui s’est vanté, une fois de plus, d’avoir massacré des refugiés rwandais installés en RDC. Sous d’autres cieux, ces propos lui vaudraient une démission pure et simple.

Notre organisation dont Emmanuel Munyaruguru est un des membres actifs, encourage le retour des réfugiés dans un cadre global.

Elle n’encouragerait jamais une nouvelle guerre dans notre pays car les Rwandais ont déjà beaucoup saigné ;  une nouvelle guerre, au lieu de bâtir, détruirait ce qui reste de notre pays et de notre peuple.

Le pays est peuplé de veuves, d’orphelins, de prisonniers et d’esclaves, de deuil, de pleurs et de lamentations, brefs rempli de cœurs brisés.

Le résultat de tout ce sang versé au niveau des ressources humaines est très alarmant.

Nous appelons donc tous ceux qui propagent des mensonges, de fausses informations ou qui font circuler de nouvelles alarmantes de cesser cette pratique. Dans le passé, nous avons assisté à ce genre de stratégies quand le gouvernement de Kigali voulait faire des expéditions punitives avec des desseins obscurs dans certaines régions.

Sur ce point nous sommes très ouverts, pour discuter directement face à face et s’ils ont des preuves contre notre membre visé, nous leur demandons d’utiliser la voie de la justice et non de verser dans de lâches mesquineries.

Une fois de plus, nous prions les Nations-Unies de se pencher sur le cas des réfugiés rwandais et de trouver une solution adéquate. Nous sommes persuadés qu’elles en ont les moyens.

Nous leur demandons de presser le gouvernement rwandais à adhérer au projet commun avancé par la plupart des organisations rwandaises et soutenu par la population rwandaise, à savoir un dialogue franc et sincère entre les Rwandais.

Nous préconisons la résolution de la question rwandaise par des moyens pacifiques, car l’usage de la force par le gouvernement actuel ou par n’importe quel autre qui voudrait le remplacer en utilisant la force ne donnerait que des fruits de la violence. La concertation et le dialogue détermineraient un but et une vision forte de la nation et d’un peuple convaincus de porter soi-même les fondations de sa stabilité et d’un Etat de droit.

Un tel esprit qui ne peut qu’être inspiré et porté que par le Très Haut au sein de notre peuple pourra alors convaincre tous les amis des Rwandais, qui ont aidé une faction ou une autre à une époque donnée, que le peuple rwandais est prêt à affronter ses responsabilités et son histoire, à mettre de côté les différentes armes de dénigrement d’une telle ou une telle partie de la population, que les Rwandais seront alors prêts à jouer leur rôle dans le concert des nations, se plaçant comme tout Etat et défendant la conviction et les intérêts de sa nation.

Nous invitons les experts des Nations-Unies qui nous accusent de concocter une attaque d’envergure contre le Rwanda et les autorités rwandaises qui nous accusent d’empêcher les réfugiés de rentrer, de plutôt nous épauler dans la tâche de rassembler les Rwandais autour de la paix mais pas autour des divisions ethniques et partisanes.

Nous terminons en exhortant le pays tout entier à se mettre ensemble pour rechercher « tout ce qui favorise la paix et l’édification mutuelle. Rom 14 :19 » tout en ayant dans l’esprit que « le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix. Jacques 3 :18 » et en rejetant tout ce qui est haï par Dieu, tel que mentionné dans le livre des Proverbes 6 :16-19, entre autres l’arrogance, le mensonge, la zizanie, les tueries, les complots et le goût du crime.

Mme Simba Rose
refugeecrisis@terrampacis.com
www.terrampacis.com

 12/07/2010

###google###

Pas de commentaire

COMMENTS

Repondre

Laisser un commentaire