L’article de Jean-Pierre Chrétien, intitulé "Le génocide du Rwanda , un négationnisme structurel" est une preuve de plus de la mauvaise foi de cet auteur. Son aveuglement le pousse à se contredire et à avancer des arguments qui appuient la thèse qu’il combat.
1. Tout d’abord l’expression du génocide rwandais n’a pas été inventée par les extrémistes hutu mais figure dans la résolution de l’ONU créant le TPIR. Remarquons que l’auteur, lui-même parle du génocide du Rwanda. De plus, défendre la thèse d’un double génocide n’implique pas la négation du génocide des Tutsi si ceux-ci existent puisque Jean-Pierre Chrétien en doute. Comme le TPIR n’a jamais pu prouver la planification des massacres des Tutsi et que le nombre de tués par chaque belligérant n’a, jusqu’à présent, été déterminé avec objectivité , il est difficile de qualifier différemment les crimes de guerre et contre l’humanité commis par les deux parties au conflit.
2. Du fait de la nature ethnique du FPR, la guerre a divisé les Rwandais en pro-FPR et anti-FPR surtout à partir de février 1992, lorsqu’il est apparu clairement que cette organisation politico-militaire tutsi ne luttait pas pour la démocratie mais pour s’emparer du pouvoir par la force. Dans ce contexte, chaque camp a mené une campagne contre l’autre sur fond d’ethnisme. Avant le 06 avril 1994, la RTLM et le journal Kangura n’étaient pas plus extrémistes que Radio Muhabura et le journal Impuruza.
3. C‘est le FPR qui a initié les exactions contre les Hutu dès le début de la guerre à tel point qu’au 06 avril 1994, un million de déplacés hutu vivaient dans des conditions inhumaines à Nyacyonga, à la porte de la capitale. En outre, après la reprise de la guerre qu’il avait planifiée en assassinant le Président Habyalimana, le FPR a poursuivi les massacres des populations hutu au fur et à mesure de la conquête du pays en tuant enfants, vieux et femmes. Le conflit qu’il a déclenché a entrainé les Rwandais dans une spirale de représailles. La colère ou la réaction de représailles n’a pas été le fait des seuls Hutu.
4. Trois enquêtes indépendantes (M. Hourigan, Andreu Merelles, J-L Bruguière) ont conclu à la responsabilité du FPR dans l’assassinat du Président Juvénal Habyarimana. D’ailleurs, pourquoi, jusqu’à présent, le FPR a-t-il rejeté l’idée d’une enquête internationale indépendante, s’il n’a rien à se reprocher?
5. La connaissance du nombre exact de personnes tuées par chaque partie est nécessaire pour apprécier la gravité des crimes commis par chaque camp. Pour éviter la guerre des chiffres, inévitable si les chiffres sont évalués par le vainqueur ou le vaincu, il aurait fallu que les estimations soient réalisées par une commission internationale indépendante avec la participation de toute la population rwandaise.
6. La théorie de la culpabilité globalisante des Hutu est le fait du FPR et du TPR avec leur thèse du Hutu-Power et non des Hutu. A part les irréductibles défenseurs du FPR, la majorité des experts admettent que la justice appliquée au Rwanda est celle du vainqueur et qu’elle vise uniquement les Hutu sans se préoccuper des horreurs dont certains membres du FPR seraient coupables.
Jean-Charles Murego
29/07/2010
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