Rwanda : un Chef d’Etat « Hors-la-loi » depuis 1990.
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Le général Paul Kagame, qui dirige le Rwanda d’une main de fer après l’avoir militairement conquis en 1994, est non seulement un dictateur, mais aussi un «hors-la-loi » dans tous les sens du terme.

En quittant les rangs de l’armée régulière ougandaise pour attaquer le Rwanda en octobre 1990, Paul Kagame se mettait hors-la-loi. Il devint un criminel de guerre notoire au vue des massacres des populations civiles innocentes qu’ont commis ses troupes pendant les quatre années qu’a duré sa guerre de conquête.

Intégré dans le monde civilisé par la Communauté Internationale par le truchement des négociations politiques avec le Gouvernement rwandais d’alors, il ne tardera pas à se remettre hors-la-loi. En effet avec les accords d’Arusha signés en août 1993, la guerre était censée finie et Kagame et ses hommes intégrés dans la société rwandaise. Voulant le pouvoir et tout le pouvoir, il reprit la guerre sur tous les fronts le 7 avril 1994 après avoir assassiné le Président Habyarimana consacré par les Accords d’ Arusha. Pendant trois mois, Paul Kagame se distinguera par les massacres partout sur son passage et finira par conquérir, en juillet 1994, un pays exsangue et vidé de sa population.

Son objectif atteint, il tentera de se réintégrer dans le monde civilisé en évoquant les Accords d’Arusha et en prétendant former un gouvernement reflétant l’esprit de ces accords. On se rendra très vite compte que Paul Kagame était de nouveau hors-la-loi car il venait de créer pour lui-même le poste de « Vice-président » de la République non prévu par lesdits accords. Il ne s’arrêta pas là. Les Accords d’Arusha dont il se réclamait prévoyaient une transition de 24 mois. Paul Kagame va prolonger, en toute illégalité, la transition de 9 ans ! Entre temps, il aura encore eu l’occasion de se mettre hors-la-loi en opérant un Coup d’Etat contre Pasteur Bizimungu en 2000 et en le jetant en prison. Il devint ainsi Chef d’Etat du Rwanda alors qu’il n’avait pas renoncé à sa nationalité ougandaise et que la Loi fondamentale n’admettait pas encore la double nationalité. Mais il était déjà habitué à la vie d’un hors-la-loi.

Après avoir fait voter une Constitution taillée sur mesure, Paul Kagame se déclarera Président de la République du Rwanda en 2003. Ayant choisi un Premier Ministre issu d’un autre parti que le FPR, en l’occurrence Bernard Makuza du MDR, Kagame ne tarda pas à fouler aux pieds cette disposition. Ayant dissous le parti MDR, il garda pourtant Bernard Makuza à son poste du fait seulement que c’est son cousin. Le Président Kagame et son cousin de premier Ministre Makuza sont des hors-la-loi.

Dans le même ordre d’idées, il a, en 2003, envoyé aux Etats-Unis d’Amérique trois rwandais suspectés d’avoir assassiné des touristes américains dans le Parc de Bwindi en RDC. Il s’agit de Léonidas Bimenyimana, François Karake et Grégoire Nyaminani. Torturés pour la police rwandaise pour leur arracher des aveux, ils ont été acquittés par la justice américaine. En posant ce geste pour le moins irresponsable, le président Paul Kagame a violé l’article 25 de la même Loi fondamentale qui stipule qu’aucun rwandais ne peut être extradé.

Pour Kagame, aucune loi n’a de valeur à ses yeux que quand elle vise ses adversaires. Quelquefois même, la Constitution est violée pour répondre aux caprices du dictateur. Les seules lois qui valent pour lui sont celles destinées à bâillonner l’opposition ou à emprisonner arbitrairement : lois sur l’idéologie du génocide, négationnisme, terrorisme, … Il a récemment qualifié ces lois de « mur de protection » dont il s’est entouré. Comble d’ironie : un hors- la- loi a besoin de lois pour se protéger.

Voici donc l’homme que les Rwandais vont acclamer au lendemain du 9 août 2010 comme leur nouveau Président. Ils auront en effet, le 8 au soir, remis leurs cartes d’identité aux autorités de base qui vont passer maison par maison et seront invités à aller les reprendre aux bureaux des secteurs le lendemain le 9 août au matin. Cette opération (ramassage de cartes d’identité, passage au bureau du secteur, remise des cartes d’identité, retour à la maison) est appelée en langage politique au Rwanda : "élections". Ce sont ces autorités de base qui votent en lieu et place de la population. Les Rwandais apprendront donc avec étonnement que ce sont eux qui ont élu à une écrasante majorité le criminel hors-la-loi Paul Kagame.

Emmanuel Neretse et Gaspard Musabyimana
04/08/2010

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