Où se trouve la dépouille mortelle de Dominique Mbonyumutwa?

Publié le 16 Déc 2010 par Gaspard Musabyimana

Dominique Mbonyumutwa, premier président du Rwanda (28 janvier-26 octobre1961), a été inhumé, en guise de reconnaissance pour son combat démocratique, au « stade de la démocratie » à Gitarama. Le 29/1/2010 le gouvernement du FPR prit la décision de déplacer la tombe de ce héros et de céder le terrain, qui était du domaine public, aux particuliers.

Sitôt dit, sitôt fait. La tombe a été vandalisée et la dépouille a été déterrée. Dans une lettre datée du 13/12/2010, la fille du regretté fait part de ses inquiétudes au Premier ministre rwandais, Bernard Makuza, car elle ne sait pas où se trouve la dépouille mortelle de son père. D’après ses informations, la dépouille a été déterrée dans la nuit du 01 au 02 mai 2010 par des prisonniers sur ordre des autorités locales. Le 08/04/2010, le Premier ministre, a posteriori, a émis un arrêté portant désaffection de la parcelle du domaine public pour justifier le déplacement de la tombe. Mais la famille n’a pas été informée du lieu où a été inhumée la dépouille déterrée.

Avec cette situation, il est à se demander jusqu’à quand l’arbitraire va régner au Rwanda. En 1993, la justice avait statué et demandé au Gouvernement rwandais d’entretenir et d’assurer la sécurité de la tombe. Le FPR, dans sa volonté d’éradiquer tous les symboles des pionniers de la démocratie et de l’indépendance du Rwanda, a passé outre cette décision judiciaire et a déterré la dépouille de Dominique Mbonyumutwa vers une destination inconnue.

Quel exemple donne le gouvernement du FPR, lui qui a enterré la dépouille du commandant Fred Rwigema au stade de Remera en plein centre ville de Kigali. Cela signifie-t-il que le successeur de Paul Kagame devrait se permettre, en toute impunité, de vandaliser cette tombe et déterrer la dépouille de Rwigema ? Ce ne sont pas les motifs qui manqueraient car l’intéressé était à la tête de ceux qui ont attaqué le Rwanda en octobre 1990 avec toutes les conséquences que cette guerre a occasionnées. De ce fait, il est facile de lui dénier la qualité de héros. Mais cela ne devrait pas arriver ne fût-ce que pour le respect de ceux qui nous ont quittés.

Gaspard Musabyimana
16/12/2010