Le 25 septembre 1959 est une date inoubliable dans l’histoire du Rwanda moderne.
Il y a 62 ans, le destin de tout un peuple basculait. En cette heureuse date du 25 septembre 1961, l’Organisation des Nations Unies confirmaient la volonté du peuple rwandais qui s’était exprimé en date du 28 janvier 1961, en proclamant la République et en abolissant la monarchie.
Ainsi le peuple recouvrait le droit de designer directement ses dirigeants, au lieu d’être dirigé par des personnes qui revendiquaient ce droit par la naissance.
Les élections communales qui s’étaient tenues en juin 1960 avaient vu la victoire des partis républicains, ce sont ces élus qui avaient proclamé la première République le 28 janvier 1961.
Comme les partis monarchistes refusaient de reconnaitre la République et avaient demandé l’arbitrage des Nations Unies, c’est l’ONU qui organisa le Référendum du 25 septembre 1961. Une double question fut posée aux électeurs: Voulez-vous que le Rwanda reste une Monarchie? Et si vous voulez qu’il reste une monarchie, voulez-vous Kigeri V Ndahindurwa comme Mwami? Le Référendum rejeta massivement (79.8% des voix) la monarchie et la personne même du Mwami Kigeri V Ndahindurwa.
Ce vote confirma définitivement la naissance de la REPUBLIQUE qui allait se perpétuer jusqu’en ce jour.
Une pensée particulière va aux leaders de la démocratie et de la République qui se sont démenés jour et nuit, sans compter les efforts et en toute privation, pour fonder une démocratie basée sur les fondamentaux de pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple.
Cependant, l’idéal républicain a été mis à rude épreuve dès le début, car, l’un des partis ayant perdu les élections, à savoir l’UNAR, parti monarchiste par essence, refusa de reconnaître le résultat du Référendum et appela ses partisans au sabotage et au départ à l’étranger.
Rapidement après ce Référendum, certains réfugiés partis dans le pays limitrophes du Rwanda, sous la houlette du partie monarchiste UNAR formèrent un groupe terroriste qui s’appela lui-même INYENZI, sigle voulant dire INgangurarugo YEmeye kuba ingeNZI, en référence à une milice royale. Ce groupe commença les attaques sur le territoire rwandais et les poursuivit de 1963 à 1968. Chaque attaque fut malheureusement suivi par nombre d’exactions envers la population tutsie restée à l’intérieur du Rwanda.
La jeune République ne connaîtra pas de répit, car après avoir vaincu les Inyenzi, des querelles intestines surgirent au sein du Parti MDR Parmehutu qui dirigeait le pays et un coup d’Etat militaire organisé le 05 juillet 1973, donnera un coup de semonce à l’idéal démocratique, l’une des aspirations majeures de la République. La deuxième République naquit donc dans un climat d’assassinats politiques, lesquels aggravèrent le fossé entre les élites du Nord du pays et ceux du Sud.
L’année 1990 marque le début de la guerre initiée par les enfants des réfugiés de 1959-1961, dont une grande partie faisait partie de l’armée ougandaise et qui se sont organisés en Front Patriotique rwandais, lui-même successeur du RANU (ou UNAR en français). La guerre initiée par le FPR, annihila tous les espoirs de démocratisation pourtant espérés après le conférence de La Baule en juin 1990, lorsque les dirigeants africains dont Habyarimana s’étaient engagés à entamer des réformes démocratiques dans leurs pays respectifs.
Les Accords de paix dits d’Arusha qui devaient permettre de mettre fin à la guerre, de permettre aux réfugiés de rentrer dans leur pays et la démocratisation du Pays, furent violés par le FPR Inkotanyi qui prit une décision inique et aux conséquences indescriptibles d’assassiner le président Juvénal Habyarimana lors d’un attentat terroriste contre son avion, le soir du 06 avril 1994. Cet élément sera le déclencheur du genocide qui emportera près de 800.000 personnes à majorité Tutsi, ainsi que des massacres à caractère génocidaire qui viseront les Hutus au Rwanda et en ex-Zaïre, actuelle RDC.
En profitant du genocide, le FPR prit le pouvoir en Juillet 1994 et instaura un régime de terreur, régime qui attend annihiler tous les acquis de la Révolution sociale de 1959 et du Référendum du 25 septembre 1961. Le régime du FPR a réinstauré tous les méfaits du régime féodal: assassinats, meurtres, emprisonnements arbitraires, spoliation, dépossession de ses biens, terreur, clientélisme, paupérisation,…Ces méfaits, qui avaient forgé la conscience des leaders de la Révolution de 1959 et qui sont de retour, doivent nous interpeller tous et nous amener à continuer notre lute pour redonner au people rwandais ses droits lui confisqués par le FPR Inkotanyi.
S’engager pour faire plier la dictature du FPR, c’est le meilleur hommage qu’on peut rendre aux Pères fondateurs de la République rwandaise, en rendant leurs dignité et honneur à la population rwandaise réconciliée.
Emmanuel Mwiseneza